Le budget 2025 prévoit des moyens pour lutter contre le non-recours aux prestations sociales

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Publié le 11.11.2024 à 18h11 Mis à jour le 12.11.2024 à 09h40

La lutte contre la pauvreté, l’intégration des personnes âgées, l’inclusion des personnes avec handicap, l’accueil des réfugiés et la mise en musique du nouveau cadre pour promouvoir le vivre ensemble interculturel figurent parmi les priorités du Ministère de la Famille pour l’année à venir. Le budget de ce ministère représente 9% des dépenses totales de l’État. En 2025 il devrait augmenter de 7 % (de 2,4 à 2,6 milliards d'euros), selon les chiffres présentés ce lundi 11 novembre en commission parlementaire.

La plus grande part des dépenses est consacrée aux prestations sociales : 

  • 1,5 milliard d’euros, soit 58% du budget et un plus de 2%, devraient être consacrés à la Caisse pour l’avenir des enfants (Zukunftskeess) pour les différentes allocations familiales et le congé parental
  • Un peu moins de 500 millions d’euros pour le Fonds national de solidarité dont la moitié est consacrée au paiement du REVIS (revenu d’inclusion sociale) et environ 100 millions d’euros à l’allocation de vie chère. Une hausse de 10% est prévue pour couvrir une certaine automatisation dont le but est d’attribuer automatiquement des moyens à des bénéficiaires qui risqueraient de ne pas y avoir recours.

 

4 axes pour lutter contre le non-recours

 

D’autres mesures prévues s’inscrivent dans cette lutte contre le non-recours aux prestations sociales, a expliqué le Ministre Max Hahn aux membres de la commission parlementaire. Le projet de budget les chiffre à 2 millions d’euros. Il s’agit de la création d’un guichet social unique pour mieux informer sur les aides disponibles, sensibiliser et orienter les bénéficiaires et bénéficiaires potentiels. Une plateforme digitale avec un calculateur intégré devrait être créée, tout comme une helpline téléphonique et une équipe mobile en déplacement pour contacter directement les personnes.

Le projet de budget prévoit également 17 millions d’euros pour pérenniser une aide issue de la tripartite et qui vise à soutenir les bénéficiaires du REVIS, du complément du REVIS et du revenu pour personnes gravement handicapées (RPGH) : il s’agit d’un « équivalent crédit d’impôt » (les personnes concernées ne paient pas d’impôts), à hauteur de 84 euros actuellement et qui devrait être de 90 euros en 2025. 

Actuellement, quelque 10.400 personnes bénéficient du REVIS ou du complément, selon les chiffres pour novembre 2024. Dans un an, leur nombre est estimé à 500 personnes de plus. La pérennisation de la mesure est prévue par le projet de loi 8424 que les députés ont examiné ce lundi 11 novembre. Ils ont désigné la présidente de la commission parlementaire Mandy Minella rapportrice. Un député de l’opposition s’est intéressé à la question de savoir si l’ensemble de ces prestations étaient suffisant pour couvrir le « budget de référence », donc les moyens dont un ménage a besoin pour vivre décemment. Les députés devraient analyser ce point lors d’une prochaine réunion.

 

Prolonger les subsides pour gestionnaires des structures pour personnes âgées

 

Une autre mesure de soutien qui devrait être prolongée en 2025 concerne les subsides pour couvrir un surcoût des produits énergétiques et d'électricité par les centres intégrés pour personnes âgées, maisons de soins, logements encadrés pour personnes âgées et centres psycho-gériatriques agréés. Alors que les aides généralisées (« Energiepräisdeckel ») ne sont pas prolongées au-delà de la fin de l'année 2024, l’idée est d’éviter que d’éventuels surcoûts soient facturés à une population vulnérable. Les députés ont examiné le projet de loi 8423 ce lundi. 6,6 millions d’euros sont prévus par le projet de budget à cette fin. Le Ministre a également informé les députés que le comparateur des tarifs pour les structures est en ligne depuis deux semaines (infosenior.lu).

 

Plus de moyens pour encadrer les personnes logées

 

Les équipes des 30 offices sociaux seront également renforcées par la mise à disposition des moyens pour embaucher 23 assistants sociaux supplémentaires qui devraient accompagner les personnes logées par les communes. Le ministre a confirmé en réponse à une question des députés que l’indisponibilité de logements restait un des principaux problèmes. 

Les moyens pour lutter contre le sans-abrisme sont également prévus à la hausse : la « Wanteraktioun » que les membres de la commission parlementaires ont visitée ce même jour devrait augmenter de 11% en 2025. Un plus de 15% (6,26 millions d’euros) sont prévus pour soutenir les associations actives dans ce domaine.

Les députés se sont également renseignés sur l’avancement et l’élaboration de différents plans d’action par le Ministère, comme celui dénommé « bien vieillir » ou encore celui consacré à la stratégie du « vivre ensemble interculturel ».