Crise financière à l’Office de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA)

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Publié le 16.06.2023 à 12h42 Mis à jour le 16.06.2023 à 13h31

Les députés ont reçu Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, afin de l’entendre sur la situation de son organisation et des réfugiés palestiniens.

L’UNRWA ne peut plus compter sur un soutien financier aussi stable de la part des États membres des Nations Unies que cela était le cas il y a encore dix ans. C’est ce qu’a affirmé Philippe Lazzarini aux députés de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Coopération, de l'Immigration et de l'Asile ce vendredi 16 juin.

 

Le commissaire parle d’un mélange d’indifférence et de dépriorisation de cette partie du monde par rapport à d’autres crises. Pour illustrer son propos, Philippe Lazzarini a également cité l’exemple des États-Unis qui avaient décidé de retirer leur soutien à l'UNRWA en 2018 sous la présidence de Donald Trump. Ainsi, selon lui, l’UNRWA vit depuis quatre ans sur une trésorerie négative, alors qu’elle occupe 30.000 salariés, principalement des enseignants et des personnels médicaux.

 

Philippe Lazzarini met aussi en garde sur la dimension politique d’une incapacité de l’UNRWA à remplir ses missions : celle-ci serait considérée comme un désengagement de la communauté internationale.

 

La situation sur le terrain

 

Philippe Lazzarini a dressé le bilan des terrains sur lesquels l’UNRWA est active, notamment au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem. Philippe Lazzarini a parlé d’une situation particulièrement désespérée au Liban, les graves crises que le pays traverse affectant directement les réfugiés dont la place dans la société était déjà précaire. Les jeunes y seraient « prêts à prendre tous les risques pour partir ».

 

Le Commissaire a également évoqué le fait que l’année dernière avait marqué un record en matière de personnes tuées et blessées dans des affrontements entre Palestiniens et Israéliens puisque le nombre de victimes a été le plus élevé depuis la seconde Intifada en 2005. Les députés ont notamment voulu savoir quelle était la vision de Philippe Lazzarini sur le développement de la situation politique.

 

Le Commissaire général a affirmé qu’à son sens, on n’avait jamais été aussi loin d’une solution politique et qu’aucun parti en Israël, qui a connu cinq élections en deux ans, ne considérait selon lui la solution des deux États. Il a également évoqué dans son analyse le fait que la jeune génération palestinienne serait plus attachée à la question des droits (égalité, éducation, famille) qu’à celle d’une solution à deux États.

 

Philippe Lazzarini a souhaité que le Luxembourg s’engage davantage dans la discussion sur l’avenir de la UNRWA. Il a également affirmé que les députés luxembourgeois étaient à tout moment les bienvenus pour venir observer des opérations de l’UNRWA sur le terrain.