Criminalité liée aux stupéfiants en commission jointe

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Publié le 26.10.2022 à 14h32 Mis à jour le 26.10.2022 à 14h32

Trois Ministres - Paulette Lenert (Santé), Sam Tanson (Justice) et Henri Kox (Sécurité intérieure) - et deux représentants de Ministres (Education Nationale et Immigration) sont revenus sur les actions en cours et ont répondu aux questions des députés en commission jointe.

L’approche en la matière ne peut qu’être interministérielle : c’était, d’entrée de jeu, l’affirmation du Ministre de la Sécurité intérieure Henri Kox. En l’occurrence, un groupe de travail interministériel était créé en 2021. De nombreuses actions de la part des différents départements ministériels dans la lutte contre la criminalité liée aux stupéfiants – préventives aussi bien que répressives - ont été présentées en commission jointe:

  • La décentralisation de l’offre de l’Abrigado et une réfection des locaux
  • Une offre encadrée pour toxicomanes à Esch, en collaboration avec la Croix-Rouge, dont la réalisation pourrait être entamée vers la fin de l’année.
  • La création de structures accueillant des femmes dépendantes. Le projet devrait se concrétiser prochainement en ville de Luxembourg.
  • Une annexe de la ‘Stëmm vu der Strooss’ au Nord, déjà partiellement déployée
  • La création d’une maison de substitution à l’Abrigado. La recherche d’un site est en cours.
  • L’intervention d’urgence et la médecine sociale 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, en collaboration avec la ligue HMC et la commune de Luxembourg
  • Des révisions de procédures en ce qui concerne le Ministère de la Justice
  • Au Centre de rétention, construction d’une structure fermée pour personnes spécifiques
  • Un concept de prévention et d’intervention en matière de l’usage de stupéfiants au sein des lycées
  • Des avancées en matière de visibilité de la police sur le terrain
  • L’implémentation des lois sur la vidéosurveillance et la garantie d’accès aux bâtiments

« J’apprécie les progrès en matière de prévention, mais je suis déçu des actions contre la criminalité organisée qui sont insuffisantes » c’était une voix d’opposition. La Ministre de la Justice Sam Tanson a répondu que le dispositif en place, que le cadre légal était suffisant ce qui se refléterait dans les chiffres : la criminalité liée aux stupéfiants serait à la base de l’incarcération d’un cinquième des détenus de la prison de Schrassig.

En réponse à un autre député qui a expliqué que les gardiens de prison risquent de ne pas signaler des problèmes de drogues par peur de représailles, parce que leur nom apparaît dans le dossier, la Ministre de la Justice a expliqué que la question d’une plainte anonyme ne concernerait pas que ces cas précis. Une personne accusée devrait savoir qui formule des reproches à son encontre et au lieu de changer les principes de la Justice, on devrait plutôt remédier aux problèmes en prison.

 

Un député s’est montré moins satisfait des efforts en matière de prévention : les principes seraient clairs, mais la réalisation concrète, sur le terrain, serait trop lente. En ce qui concerne la demande de précisions par rapport aux effectifs de la Police : considérant les départs en pension et les abandons, l’effectif va rester stable en 2023, malgré les nombreux recrutements, a expliqué Henri Kox. Les premiers renforts devraient apparaître en 2024.

 

La réunion en commission jointe, avec des députés de six commissions parlementaires, fait suite à une motion adoptée en 2021 par la Chambre des Députés et demandant l'élaboration de stratégies transversales en matière de prévention et de répression concernant la criminalité liée aux stupéfiants, ainsi qu' une information régulière, par le gouvernement, sur les différentes mesures en cours.