Un déficit de l’État central estimé entre 300 et 400 millions d’euros au 31 décembre 2024

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Publié le 28.01.2025 à 16h12 Mis à jour le 28.01.2025 à 16h19

Les chiffres présentés par le Ministre des Finances Gilles Roth sont plus positifs que les estimations qui avaient étaient avancées en 2023 au moment des négociations en vue de la formation de la coalition gouvernementale et qui tablaient sur un déficit autour des 3 milliards d’euros.

Les députés ont estimé que cette différence était la bienvenue mais qu’elle montrait qu’il fallait améliorer les moyens et les méthodes de calcul pour éviter un tel écart entre les prévisions et la réalité. 

Les chiffres présentés par le Ministre des Finances Gilles Roth aux députés des commissions de l'Exécution budgétaire et des Finances ce mardi 20 janvier montrent des recettes courantes globalement à la hausse au 31 décembre 2024 par rapport au 31 décembre 2023. Le total des recettes courants (Contributions directes, Douanes & accises, Enregistrement & domaines) passerait ainsi, selon la comptabilité de l’État, de 21,6 milliards en décembre 2023 à 24,5 milliards en décembre 2024, une augmentation de 13,2%.

 

Des hausses significatives peuvent être constatées sur plusieurs postes, ont résumé les députés après la présentation du Ministre. Il s’agit notamment de l’impôt sur les collectivités, 3,35 milliards, +34,1%), les Salaires et traitements (6,56 milliards, +8,9 %), les tabacs (1,2 milliards, +16,8%), la taxe d’abonnement (1,29 milliards, +7,6%) ou encore de la TVA (5,8 milliards, +14,5%).

 

Tout cela mènerait, selon le Ministre des Finances, à un déficit global situé entre 300 et 400 millions d’euros pour 2024. Un chiffre qui n’est cependant pas encore définitif, a souligné Gilles Roth. Un état des lieux en tout cas bien plus positif que ce qui avait été annoncé lors des négociations en vue de la formation du Gouvernement après les élections législatives d’octobre 2023 et qui tablait sur un déficit potentiel de plus de 3 milliards d’euros.

 

Les députés ont questionné le Ministre à ce sujet. Celui-ci a notamment souligné qu’il n’était pas encore Ministre des Finances à cette période et qu’il ne souhaitait pas à l’avenir influencer le STATEC qui est chargé d’établir ces chiffres et qui est un organisme indépendant. Le Ministre a tout de même affirmé souhaiter, position partagée par les députés, une plus grande « granularité » des estimations afin d’aller vers plus de précision dans l’établissement des prévisions, et d’ajouter que « les administrations doivent avoir leur autonomie dans ce domaine », faisant également référence au thème plusieurs fois abordé en commission des efforts pour améliorer les échanges entre l’Administration des contributions directes et le STATEC.

 

Les députés et le Ministre ont abordé plusieurs autres points autour de la santé financière du Luxembourg. Parmi les sujets abordés, l’état du secteur de la construction « pas encore sorti d’affaire » selon le Ministre, ou encore les pratiques de concurrence auxquelles se livrerait l’Irlande en ce qui concerne l’attractivité de sa place financière par rapport à celle du Luxembourg. La dette de l’État se situerait quant à elle autour des 22,5 milliards d’euros au 31 décembre 2024, donc aux alentours de 27,5% PIB.