« Le patient au centre de la digitalisation »
Les professions de santé, la santé mentale ou encore le dossier médical individuel électronique. Les députés ont poursuivi leurs échanges de vues avec la nouvelle ministre de la Santé Martine Deprez.
Rendre les professions de santé plus attrayantes et attirer – voire maintenir – les professionnels de la santé au Grand-Duché : c’étaient des préoccupations soulevées par les députés lors de l’échange de vues avec la ministre de la Santé ce mercredi matin 12 décembre. La ministre Martine Deprez a exprimé son intention de vouloir revaloriser les professions de santé et de modifier dans ce sens la loi du 29 juin 2023. Pour remédier à la pénurie des professionnels de la santé, plusieurs députés ont souligné l’importance de sensibiliser davantage aux métiers de la santé au sein des lycées « traditionnels ». Martine Deprez a annoncé qu’une personne a été recrutée afin de faire davantage la promotion de ces métiers. La plateforme « healthcareers » a été mise en place afin de faire découvrir et promouvoir les métiers de la santé et des soins au Luxembourg, a-t-elle encore précisé face aux députés.
En réponse à une question d’un député de l’opposition concernant l’établissement d’un hôpital universitaire, la ministre a précisé que cette possibilité ne serait envisageable qu’au moment de la création d’un programme de master en médecine. Dans ce même contexte, Martine Deprez a annoncé l’intention du gouvernement d’étudier la possibilité de proposer des spécialisations supplémentaires auprès de l’uni.lu. On envisagerait aussi d’évaluer le bachelor en médecine en vue de mettre en place un master en médecine. L’évaluation des cursus existants pour la profession d’infirmier spécialisé et l’analyse de la possibilité d’introduire de nouveaux cursus a été également évoqué par la ministre de la Santé.
Un député de l’opposition a voulu savoir si le gouvernement a une stratégie afin de recruter des professionnels de la santé à l’étranger, notamment dans des pays tiers. La ministre a précisé que pour l’instant les réflexions n’allaient pas dans ce sens, mais qu’il s’agirait d’une idée qui pourrait être reprise. En réponse à une question d’une députée de l’opposition concernant les médecins-vétérinaires et une éventuelle révision à la hausse de leur rémunération, la ministre a reconnu vouloir examiner ce dossier.
« Le patient au centre de la digitalisation »
En ce qui concerne le volet digitalisation, la nouvelle ministre s’est dit vouloir mettre « le patient au centre de la digitalisation ». Dans ce contexte, les députés ont mis en avant la question du dossier de soin partagé (DSP), le qualifiant de prioritaire. Un député a notamment souligné l’importance de sensibiliser les patients à utiliser le dossier de santé électronique. D’autres députés ont encore constaté que dans le dossier « DSP » des efforts ont été faits, mais qu’il faudra l’évaluer afin de l’améliorer. Un sujet évoqué par une députée était la compatibilité des systèmes informatiques des hôpitaux. La ministre a assuré que des travaux en ce sens sont en cours. Un autre député n’était pas convaincu de la proposition de mettre en place un système national informatique unique.
La santé mentale : une priorité pour le nouveau gouvernement
Au cours de l’échange de vues, la ministre Deprez a souligné qu’une des priorités du nouveau gouvernement sera d’implémenter le plan national santé mentale. Ce dernier est régi par 4 axes : renforcer le bien-être et la santé mentale, réduire la stigmatisation, développer la formation des professionnels ainsi que la priorisation des actions du plan. Dans ce contexte, les députés ont soulevé que la santé mentale est un sujet transversal touchant plusieurs domaines. Plusieurs députés ont souligné qu’il faudrait miser davantage sur la prévention afin d’éviter de ne traiter que des « cas aigus » ou lorsqu’il est « trop tard ». Dans ce même ordre d’idée, une députée de l’opposition a suggéré de donner davantage de la priorité à la santé mentale dans les écoles. Suite aux différentes remarques des députés, la ministre a souligné que le gouvernement entend développer une stratégie de prévention en matière de santé mentale. Interrogée par les députés au sujet de la formation des professionnels de santé en matière de santé mentale, Martine Deprez a précisé que le programme de formation continue sera élargi afin que les signaux d'alarme de dépression et de risque de suicide chez les patients soient perçus à temps et de manière adéquate.
Les discussions se poursuivront en janvier 2024
Les discussions n’ayant pas encore abouti, une réunion ultérieure est programmée pour le 17 janvier 2023.