Quelle est la position du Luxembourg sur l’accord UE-Mercosur ?
À la demande de la sensibilité politique déi gréng, le Premier ministre Luc Frieden, accompagné des ministres Xavier Bettel et Martine Hansen, s'est rendu en commission parlementaire jointe pour échanger sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur.

Après près de vingt ans de négociations, l'Union européenne et les quatre pays du Mercosur ont signé un accord de libre-échange le 6 décembre 2024. Toutefois, le traité doit encore être finalisé sur le plan juridique, a précisé le Premier ministre devant les commissions parlementaires concernées. D’emblée, il a souligné la complexité du dossier, à replacer dans un contexte international marqué par un protectionnisme croissant. Il a insisté sur l'importance de conclure des accords de libre-échange avec des pays partageant les valeurs européennes. Dans cette optique, le gouvernement luxembourgeois a soutenu la Commission européenne pour négocier un tel accord avec les pays du Mercosur ( l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay).
Luc Frieden a déclaré que « nous avons besoin d’accords de libre-échange en ces temps incertains », en insistant sur la nécessité qu’ils soient « équitables et durables ». Il a également rappelé que l’accord UE-Mercosur avait été amélioré ces dernières années en ce sens, tout en précisant que la position définitive du Luxembourg restait en suspens. En effet, l'analyse juridique menée par la Commission européenne est toujours en cours, et il reste à déterminer si l’accord sera scindé en deux parties ou non.
En réponse aux questions des députés, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Xavier Bettel, a mis en avant plusieurs avancées du texte, notamment l'introduction d'un « mécanisme de rééquilibrage » ainsi que l’intégration de l’Accord de Paris sur le climat et le développement durable. Toutefois, il a reconnu que plusieurs questions restaient ouvertes.
Les députés de déi gréng ont également interrogé le gouvernement sur son entretien avec les représentants du secteur agricole luxembourgeois. Luc Frieden a affirmé comprendre les inquiétudes des agriculteurs quant à l’impact de cet accord, soulignant leur « ras-le-bol » face aux réglementations européennes. Il a ainsi rappelé aux députés son engagement auprès de la Commission européenne à réduire la charge administrative qui pèse sur les agriculteurs et l’industrie.
Dans ce contexte, et en réponse à une question d’un député de l’opposition, Martine Hansen a précisé que la « simplification administrative » ne devait pas être confondue avec une baisse des standards de production. Elle a insisté sur la nécessité de préserver la compétitivité de l’agriculture luxembourgeoise.
Enfin, un député de l’opposition a rappelé que les syndicats agricoles des pays du Mercosur dénonçaient les conséquences « catastrophiques » de cet accord.