Europe et l’Espace : coopération, innovation et durabilité en perspective

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Publié le 16.12.2024 à 18h18 Mis à jour le 16.12.2024 à 18h21

L’émission Space Café Radio, connue pour ses discussions captivantes et ses interviews exclusives, a récemment accueilli le Dr Gérard Schockmel, Président de la délégation luxembourgeoise à la Conférence Interparlementaire Européenne sur l’Espace (EISC) et membre du parlement luxembourgeois. Dans un échange avec Torsten Kriening, éditeur de SpaceWatch.Global, ils ont exploré les enjeux de la course mondiale à l’espace, les initiatives européennes en matière de législation spatiale et le rôle crucial des universités dans l’innovation et la formation de la prochaine génération.

Le député luxembourgeois Gérard Schockmel s'est exprimé lors d'un entretien.

Créée en 1999 par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie, l’EISC est un forum réunissant des parlementaires européens et nationaux pour débattre des politiques spatiales, analyser les défis du secteur et encourager une compréhension mutuelle des stratégies spatiales des États membres de l’UE et de l’Agence spatiale européenne (ESA). Bien que ce forum reste informel, il constitue un espace unique de dialogue et de collaboration, se réunissant deux fois par an sous une présidence tournante. En 2024, c’est le Luxembourg qui assure cette présidence avant de passer le flambeau à l’Estonie en 2025.

 

Sous sa présidence, le Luxembourg a mis l’accent sur trois grandes priorités. Tout d’abord, la législation spatiale, qui devient essentielle à mesure que les orbites basses se remplissent de débris. La gestion du trafic spatial, la sécurité et les responsabilités juridiques nécessitent des cadres réglementaires solides à l’échelle internationale, régionale et nationale. Ensuite, le rôle des universités, véritables moteurs de l’innovation, a été mis en avant. Ces institutions ne se contentent pas de former les talents de demain ; elles favorisent également la recherche collaborative et l’éducation, contribuant ainsi à sensibiliser et à bâtir une société prête à relever les défis de l’espace. Enfin, la durabilité occupe une place centrale, avec l’ambition de préserver l’espace pour les générations futures.

 

Lors de la dernière session plénière de l’EISC, un moment marquant a été l’adhésion officielle de la Finlande. Une résolution adoptée a mis en lumière des questions cruciales comme le développement des compétences, le renforcement des liens communautaires, tels l’intégration des femmes dans le secteur spatial, et la reconnaissance des risques liés aux accidents spatiaux.

 

« Renforcer l’EISC est l’une de nos missions. »

Dr Gérard Schockmel

Dr Schockmel a également évoqué le Prix de la durabilité, une initiative conjointe de l’EISC et de l’ESA, qui récompense des solutions innovantes contribuant à des applications concrètes. Ce prix permet de mettre en lumière des chercheurs talentueux et de connecter leurs idées aux principaux acteurs de l’écosystème spatial, renforçant ainsi le lien entre innovation et action concrète.

 

En ce qui concerne l’avenir de l’EISC, une proposition ambitieuse, portée par la présidence luxembourgeoise, envisage de transformer cette instance en une Assemblée Parlementaire de l’ESA. Cela offrirait plusieurs avantages, notamment l’institutionnalisation des relations entre l’ESA, l’EISC et le Parlement européen, le renforcement de la légitimité démocratique des décisions de l’ESA et la création d’un réseau interparlementaire. Bien que cette transformation ne soit pas imminente, Dr Schockmel a affirmé que le renforcement de l’EISC demeure une priorité, déclarant : « Renforcer l’EISC est l’une de nos missions. »

 

Cet entretien riche en perspectives met en lumière l’engagement de l’Europe pour un avenir spatial qui allie innovation, coopération et durabilité. Grâce à des initiatives telles que l’EISC, l’Europe pose les bases d’une vision collective et ambitieuse pour relever les défis d’un secteur en pleine expansion.