La désinformation : l’outil sournois de la guerre hybride

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Publié le 05.04.2024 à 07h49 Mis à jour le 05.04.2024 à 14h39

Le 18 et 19 mars dernier, a eu lieu la Conférence des Présidents de la Région Europe de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) à Cisinau en Moldavie. Cette réunion a rassemblé 33 participants de 15 sections différentes. À l’ordre du jour a figuré la thématique de la désinformation en tant qu’arme de guerre. La Chambre des Députés a été représentée par la députée Alexandra Schoos.

La députée Alexandra Schoos a représenté le parlement luxembourgeois

Une Francophonie unie est une Francophonie durable

La Moldavie est le pays le plus francophone des pays de l’Europe centrale et orientale, annonce Marcela Adam, Présidente de la délégation moldave auprès de l’APF. Cela fait presque 30 ans que le pays fait partie de l’IOIF et de l’APF. Plus de 900 lycées ont le français comme première langue étrangère, 8 lycées sont bilingues et il existe 7 universités proposant un cursus en français. Pour Mme Adam, la francophonie représente pour la Moldavie une porte ouverte vers l’Europe.

La guerre avant la guerre

L’Ukraine se trouve à 50 km de la capitale moldave. C’est la raison avancée pour expliquer pourquoi la Moldavie subit depuis des années une agression hybride. Cette dernière peut se compose de propagande, de fausses nouvelles, de désinformation, de prédation économique, d’insurrection ou encore de migration. La campagne de désinformation a pour but de déstabiliser les institutions d’un pays et de gagner des adhérents. Il est difficile de combattre ce genre d’agression car l’adversaire est inconnu.

D’après Jean-Michel De Waele, Professeur de sciences politiques à l’ULB, il faut reconnaître au plus vite l’importance de la région car ils sont à l’avant-garde de la défense de nos valeurs. Il devient urgent d’investir aujourd’hui dans ces pays afin d’éviter qu’ils ne tombent sous l’influence russe.

Le Premier ministre moldave, Dorin Recean, a quant à lui remercié tout l’appui que l’Europe apportait à l’Ukraine. Il a toutefois également demandé à ses interlocuteurs de voir la Moldavie d’un autre œil et d’investir dans son pays. D’après lui, il s’agirait de la seule façon de le maintenir en dehors de la domination russe. En effet, la Moldavie est un des plus gros producteurs en matière des technologies de l’information en Europe de l’Est. Il note que l’investissement dans ce domaine a triplé endéans ces quatre dernières années.

Les parlementaires ont discuté sur les différentes pistes à suivre pour lutter contre la désinformation et contrer les ingérences étrangères. L’un des points qui en est ressorti est qu’il devenait de plus en plus indispensable d’échanger sur les bonnes pratiques entre parlements afin d’éviter la perte totale de crédibilité envers les institutions. Il faut des mesures concrètes et pragmatiques, les valeurs morales ne suffisant pas pour convaincre la population, selon le politologue Waele.

Une des solutions consiste en la coopération interparlementaire affirme Vincent Couronne, Docteur en droit public de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne. La Commission européenne veut que les parlements nationaux mettent en place des instruments de contrôle d‘ingérence étrangère. L’implication de parlementaires européens serait utile, car ceux-ci ont déjà travaillé sur ce sujet.