En mission pour la cause des Bélarusses contraints à l’exil

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Publié le 30.03.2023 à 17h03 Mis à jour le 27.05.2024 à 15h52

Comment améliorer la situation des centaines de milliers de Bélarusses contraints de fuir leur pays ? Dans le but de formuler des recommandations concrètes destinées aux gouvernements des 46 États membres du Conseil de l’Europe, dont le Luxembourg, Paul Galles est actuellement en mission en Pologne et en Lituanie pour une série de rencontres à haut niveau. Ce jeudi, le député luxembourgeois et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est entretenu avec Sviatlana Tsikhanovskaïa, cheffe de l’opposition bélarusse, elle aussi en exil en Lituanie.

Paul Galles a rencontré Svetlana Tsikhanovskaïa, cheffe de l’opposition bélarusse en exil, dans le cadre d'une mission en tant que membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Paul Galles a rencontré Svetlana Tsikhanovskaïa, cheffe de l’opposition bélarusse en exil, dans le cadre d'une mission en tant que membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. ©Tsikhanouskaya.org

« Les Bélarusses en exil se trouvent dans une situation sans issue » déplore Paul Galles. Négligés par les politiques européens et tombés dans l’ombre de la guerre en Ukraine, les réfugiés bélarusses sont souvent assimilés aux Russes alors qu’ils font face à des problématiques spécifiques liées à la situation dans leur pays. Depuis les élections contestées en août 2020 et l’instauration d’un « système de terreur » que le dictateur Alexandre Loukachenko au pouvoir a instauré, entre 200'000 et 500'000 personnes ont fui le Bélarus, pays qui compte désormais près de 1500 prisonniers politiques, explique le député luxembourgeois.

 

L’agenda du député en mission pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est bien rempli pendant les quatre jours de mission entre la Pologne et la Lituanie, pays voisins du Bélarus, qui hébergent un grand nombre d’exilés. Représentants du « gouvernement d’exil » et de la société civile, entrepreneurs exilés ou encore des membres du gouvernement polonais comme le secrétaire d’État aux affaires intérieures Bartosz Grodecki figurent parmi les interlocuteurs. L’objectif de Paul Galles est de rassembler des bonnes pratiques concernant les problématiques qui touchent au statut des ressortissants bélarusses, leur accès au regroupement familial ou au marché de travail. Une autre question importante concerne l’accès aux documents comme des pièces d’identité. La Pologne a instauré certaines procédures considérées comme « exemplaires », fait remarquer le député.

Le député Paul Galles (à droite) au cours d'une entrevue avec le Secrétaire d'État polonais aux affaires intérieures.
Le député Paul Galles (à droite) au cours d'une entrevue avec le Secrétaire d'État polonais aux affaires intérieures. © Gouvernement polonais

« La situation se dégrade »

Dans les semaines à venir, le fruit des pourparlers de la mission devraient aboutir dans une série de recommandations à l’attention des gouvernements de tous les pays membres du Conseil de l’Europe. Elles seront rassemblées dans le rapport de Paul Galles intitulé « Relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les ressortissants bélarusses en exil ». « La publication de ce rapport devient de plus en plus urgente, la situation se dégrade » affirme Paul Galles. En juin, le député luxembourgeois devrait présenter le rapport au nom de la Commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en séance plénière au sein à Strasbourg.