« Les enjeux de cette COP sont cruciaux »

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Publié le 16.11.2024 à 14h00 Mis à jour le 18.11.2024 à 08h44

Ces samedi et dimanche 16 et 17 novembre 2024, Franz Fayot (LSAP) et Paul Galles (CSV) participent au forum parlementaire de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. La COP29 se tient à Bakou en Azerbaïdjan dans un contexte politique et climatique tendu. Quelle est la mission des deux députés sur place ?

Paul Galles (CSV) et Franz Fayot (LSAP) participent à la conférence des Nations Unies sur le climat, la COP29, à Bakou.

L’enjeu principal de la COP29 : trouver des financements, car des milliers de milliards de dollars sont nécessaires pour que les pays réduisent considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre. Le contexte est tendu : alors que les températures atteignent des niveaux records et que des phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, de plus en plus de gouvernements se montrent réticents à assumer des responsabilités en matière de climat. 

 

Quel est le rôle des parlementaires à la COP29 ?

Paul Galles : Premièrement, nous suivons les négociations au niveau gouvernemental. Notre mission est celle du député : contrôler notre gouvernement. Nous avons déjà interrogé le Ministre Serge Wilmes en amont de la COP sur la position du Luxembourg en commission parlementaire et nous y reviendrons lors d’un débat en séance publique à la Chambre en décembre.

Deuxièmement, lors du forum interparlementaire, nous allons lancer des initiatives – les législateurs d’innombrables pays y seront réunis et ramèneront ces initiatives dans leurs parlements nationaux. Cela donne de l’espoir. Troisièmement, nous rencontrons des représentants de la société civile. La COP représente une opportunité unique pour un député de connaître des projets menés un peu partout dans le monde.

 

Franz Fayot : En tant que député de l’opposition, il est primordial de suivre les négociations pour contrôler le travail du gouvernement. Au-delà, les enjeux de cette COP sont cruciaux, également dans le travail parlementaire. Quand il s’agit de financement, le Luxembourg peut jouer un rôle par l’intermédiaire de la place financière qui se positionne sur la finance verte. Comment notre société peut-elle gérer la transition pour devenir plus durable ? C’est une autre question politique primordiale qui doit être débattue alors que nous constatons une tendance à la régression des ambitions climatiques qui se généralise. 

 

Une certaine lassitude voire un climat-scepticisme prennent de l’ampleur. Le futur gouvernement des États-Unis pourrait se retirer à nouveau des accords de Paris. À quoi sert une énième COP dans ce contexte ?

Franz Fayot : Nous entendons des personnes qui ridiculisent la COP alors que les premiers États insulaires disparaissent. Nous n’avons que ce forum mondial pour avancer au niveau international sur ces questions fondamentales contre tout scepticisme climatique, optimisme technologique. En faire une priorité politique, c’est la responsabilité de l’électeur. 

 

Paul Galles : Il y a des avancées, mais nous n’avançons pas assez vite. C’est dramatique, car nous perdons du temps. Nous constatons que la politique a du mal à suivre. Les enjeux sont très importants quand on parle du financement. Nous devons tous nous engager à le trouver pour avancer.

 

La COP29 se tient à Bakou en Azerbaïdjan à un moment où le Luxembourg – et d’autres pays européens - se trouve en désaccord avec le gouvernement azéri dans le conflit territorial qui l’oppose à l’Arménie. Une raison pour ne pas y aller ?

Franz Fayot : Le lieu de la COP pose problème. Malheureusement, c’était déjà le cas ces dernières années pour les pays organisateurs de la COP. Ne devrait-on pas participer pour cette raison ? Je me suis posé cette question. Nous devons faire la part des choses si nous voulons nous engager dans la lutte contre le changement climatique. Le Luxembourg a fait le choix de participer et sera représenté par une large délégation à la COP.

 

Paul Galles : La raison de notre déplacement n’est pas Bakou, mais la lutte contre le changement climatique. Nous avons évidemment cette problématique en tête. Si nous voulons avancer dans la lutte contre le changement climatique, nous devons être présents à Bakou.

Des parlementaires du monde entier réunis à Bakou

Franz Fayot et Paul Galles participent notamment à la réunion de l'Union interparlementaire (UIP) qui se tient sur le site de la conférence de la COP. L'accent de cette réunion sera mis à l'encouragement des parlementaires à inciter leur gouvernement à être plus ambitieux dans leurs engagements climatiques nationaux, les Contributions déterminées au niveau national (CDN), afin de s'assurer que les pays respectent leurs obligations dans le cadre de l'Accord de Paris.

 

L'UIP plaide depuis longtemps pour l'intégration des parlements dans les processus climatiques de l'ONU, soulignant le rôle essentiel qu'ils peuvent jouer dans la lutte contre les changements climatiques par le biais d'une législation efficace, d'une budgétisation verte et du contrôle des promesses des gouvernements.

Savoir plus sur la réunion de l'UIP

Un débat en séance publique en décembre

Un débat sur la COP29 devrait avoir lieu en séance publique début décembre. 

Les deux députés Franz Fayot et Paul Galles avaient déjà participé à la COP28 l'année passé à Dubaï. 

Voici leurs témoignages :