"Il faut faire plus face aux crises humanitaires"
Le Grand-Duché de Luxembourg joue un rôle important dans la réponse aux crises humanitaires. Il serait un partenaire important et fidèle, a souligné le Haut-Commissaire de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi lors de sa visite à la Chambre des Députés le 9 novembre 2021. Il a eu un échange de vues avec les membres du Bureau et les membres de la Commission des Affaires étrangères.
Actuellement, environ 82 millions de personnes sont considérées comme réfugiées ou déplacées. Un chiffre catastrophique, puisqu’il a doublé au cours des 10 dernières annéess, a rappelé le responsable de l’UNHCR. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés œuvre dans 132 pays.
Lors de son intervention face aux députés, Filippo Grandi a mis l’accent sur différentes problématiques dans lesquelles l’Agence est active. Ainsi, les interventions humanitaires se font de plus en plus dans des pays où les pouvoirs sont illégitimes et non reconnus par la Communauté internationale. Un exemple est l’Afghanistan, où les talibans sont au pouvoir. Suspendre l’entièreté des aides destinées à l’Afghanistan afin d’éviter que les talibans n’aient accès à des ressources et moyens ne serait pas une solution viable pour la population, a souligné Filippo Grandi. Il faudrait plutôt chercher des solutions pragmatiques.
En outre, les situations très politisées se présentent de plus en plus dans le contexte de l’aide humanitaire. Le Haut-Commissaire de l’UNHCR a donné l’exemple de la Syrie. En même temps, Filippo Grandi s’est montré très inquiet de la situation au Liban, pays voisin de la Syrie et refuge pour beaucoup de Syriens fuyant leur pays. Dans le cas d’espèce, la crise politique serait à l’origine d’urgences humanitaires.
L’aide humanitaire se fait également dans des zones de conflits armés. Un exemple est l’Ethiopie où la région du Tigré et le gouvernement fédéral se combattent et une opération militaire a été lancée. Face à la hausse des tensions ethniques, le risque d’une fragmentation et d’un effondrement du pays augmente, selon Filippo Grandi.
Les députés de la Commission des Affaires étrangères s’inquiètent des différentes problématiques liées à la prise en charge des réfugiés. D’un côté, les députés ont discuté de la situation des réfugiés qui se présente actuellement entre la Biélorussie et la Pologne. De l’autre côté, un député a thématisé l’état de certains camps de réfugiés. L’UNHCR se montre en faveur de l’inclusion des réfugiés au sein des sociétés civiles plutôt que dans des camps de réfugiés, a souligné Filippo Grandi.