Vers une Europe plus compétitive et innovante

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Publizéiert le 20.02.2025 à 12h05 Update le 20.02.2025 à 12h05

Les députés Franz Fayot (LSAP) et Tom Weidig (ADR) ont participé à la Conférence interparlementaire sur la stabilité, la coordination économique et la gouvernance au sein de l’Union européenne (SCEG). Cet événement, qui s’est tenu les 17 et 18 février 2025 au Parlement européen à Bruxelles, a rassemblé les représentants des parlements nationaux des 27 États membres, ainsi que des députés européens et des observateurs issus des pays candidats (Serbie, Turquie, Bosnie-Herzégovine, Albanie).

SCEG 2025 - photo de famille en salle plénière du Parlement européen

Une action plus rapide pour répondre aux attentes des citoyens

 

Lors de la séance d’ouverture, la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a insisté sur l’urgence d’une action politique plus efficace pour répondre aux préoccupations des citoyens européens, notamment en matière de coût de la vie, d’emploi et de sécurité.

Dans toute l'Europe, les citoyens attendent de nous - des parlements - des résultats. Ils veulent des solutions, pas des excuses.

Roberta Metsola

Elle a appelé à une simplification des réglementations, au renforcement du marché unique et à une accélération de l’intégration économique pour garantir la prospérité du continent.

 

Budget européen et compétitivité : des priorités essentielles

 

La première journée de la conférence a été consacrée aux travaux en commission. Franz Fayot a participé à la Commission du budget, qui portait sur l’écart de compétitivité et les biens publics européens. Lors de cette session, Piotr Serafin, commissaire au budget, à la lutte antifraude et à l’administration publique – qui s’était rendu à la Chambre des Députés le 12 février dans le cadre de sa tournée des capitales – a mis en avant la nécessité d’adapter le budget de l’UE aux défis géopolitiques et économiques actuels, notamment en matière de défense et de compétitivité.

 

Selon lui, pour combler l’écart de compétitivité de l’Europe, il ne suffit pas d’augmenter les dépenses publiques, mais il faut aussi simplifier les réglementations et mobiliser davantage de financements privés.

 

Franz Fayot a, pour sa part, souligné l’importance du marché unique comme bien public européen fondamental pour la compétitivité. Il a plaidé pour des règles plus harmonisées et inclusives, tout en rappelant que la protection de l’environnement et l’instauration de normes sociales minimales doivent également faire partie des biens communs européens.

 

Un appel à l’unité face aux défis économiques

 

Le deuxième jour, les débats se sont poursuivis en séance plénière. Mario Draghi, ancien Premier ministre italien et ex-président de la Banque centrale européenne, a été l’orateur principal sur le thème de la compétitivité. Il a souligné l’urgence pour l’Union européenne d’agir de manière unie face aux défis économiques, géopolitiques et technologiques.

Si nous sommes unis, nous relèverons le défi et réussirons. 

Mario Draghi

Il a plaidé pour une gouvernance plus intégrée, des investissements massifs et une réaction rapide aux enjeux actuels, exhortant les députés à accélérer leurs actions.

 

Interventions luxembourgeoises

 

Lors de la session de questions-réponses, Franz Fayot a regretté l’absence d’un agenda environnemental et social dans la vision de compétitivité portée par le rapport Draghi. Il a également souligné que le modèle préconisé, inspiré du système américain et centré sur les marchés de capitaux, était peu adapté à une petite économie comme celle du Luxembourg. Il a rappelé que le rapport Letta, qui met l’accent sur le renforcement du marché unique, correspond mieux aux besoins des petits États européens.

 

De son côté, Tom Weidig a mis en avant le manque d’inspiration de l’Europe en matière d’innovation, en comparaison avec les États-Unis qui attirent les jeunes talents grâce à des projets ambitieux comme ceux de SpaceX. Il a critiqué une approche européenne trop bureaucratique et a appelé à un changement de mentalité pour rendre l’Europe plus attractive et innovante.

 

Un engagement européen sous présidence polonaise

 

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du programme de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne. La Pologne aspire à renforcer la gouvernance économique et financière de l’UE, à promouvoir la compétitivité, à assurer la sécurité énergétique et à consolider la cohésion entre les États membres pour une croissance économique durable et inclusive.

 

Une présidence à tour de rôle

Chaque État membre de l'Union européenne assure, à tour de rôle, la présidence du Conseil de l'UE pour une période de six mois. Depuis le 1er janvier, c'est la Pologne qui assume la présidence, inaugurant un nouveau trio avec le Danemark et la Chypre. 

 

La Conférence interparlementaire sur la stabilité, la coordination économique et la gouvernance (SCEG) est dirigée par une « troïka » présidentielle, composée des délégations des parlements de l'État exerçant la présidence actuelle, ainsi que de ceux des présidences précédente et suivante, en collaboration avec le Parlement européen.

 

Les réunions de la Conférence interparlementaire sur la SCEG sont ouvertes au public.