Un palier à - 90 % d’émissions en 2040

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Publié le 13.03.2024 à 16h43 Mis à jour le 13.03.2024 à 16h44

Une étape intermédiaire pour 2040, sur la voie de l’objectif de neutralité climatique en 2050, a fait l’objet d’un échange entre les députés et le Ministre de l’Environnement Serge Wilmes suite à une demande de la sensibilité politique déi gréng.

Photo Shutterstock / petrmalinak

Le « pacte vert pour l’Europe » prévoit pour les États membres une réduction d’au moins 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et la neutralité climatique d’ici à 2050. Pour promouvoir ces objectifs, une communication européenne du 6 février 2024 introduit un palier intermédiaire : atteindre les 90% de réduction d’émissions à l’horizon 2040.

 

Dans ce contexte, une demande a été formulée par la sensibilité politique déi gréng, portée notamment par l’ancienne Ministre de l’Environnement Joëlle Welfring, afin d’interroger le nouveau Ministre de l’Environnement Serge Wilmes pour savoir si celui-ci partageait cet objectif intermédiaire. Le débat à ce sujet à eu lieu à l’occasion d’une réunion de la Commission de l’Environnement ce mercredi 13 mars.

 

Le Luxembourg portera les objectifs de réduction de 90% des émissions pour 2040

 

Lors de la réunion, Serge Wilmes a affirmé qu’il allait effectivement recommander de souscrire à l’objectif de - 90% d’émissions à l’horizon 2040. Il a cependant souligné que cette étape intermédiaire devrait encore être négociée au niveau européen après les élections européennes de juin 2024. Le Président de la Commission de l’Environnement Christophe Hansen a lui aussi affirmé qu’il était important de mettre les accents en la matière maintenant et souligné que les députés luxembourgeois passeront au vote d’une loi transposant en droit luxembourgeois des directives européennes concernant la réduction des émissions et les quotas d’émission de gaz à effet de serre lors de la séance publique du jeudi 14 mars.

Le bâtiment, un secteur touché par une « inertie »

 

Lors de l’échange avec les députés, le Ministre a été interrogé sur les mesures concrètes afin d’atteindre les objectifs climatiques. Serge Wilmes a affirmé que les leviers pour atteindre les objectifs restaient à définir dans leur intégralité. Le transport serait un secteur qui est dans une dynamique positive, mais les secteurs du bâtiment et du logement pourraient encore progresser. C’est à cet endroit qu’il faudra, selon le Ministre, concentrer les efforts. Certains députés on partagé ce constat, tout en soulignant que le secteur serait touché par une « inertie » qui ferait que tout changement est long à se mettre en place.

« Beaucoup de personnes voient encore trop de risques et ne veulent pas investir dans la rénovation énergétique »

Serge Wilmes, Ministre de l'Environnement

Pour Serge Wilmes, les progrès en la matière dépendraient notamment de questions pratiques, et le Ministre de citer l’exemple de l’installation des pompes à chaleur qui ne serait pas toujours faite dans les règles de l’art et mènerait à de la frustration et de l’incompréhension auprès des citoyens. Le Ministre souhaite notamment une « réception obligatoire » afin de constater si les dispositifs sont installés correctement.

 

Dans le cadre de la rénovation énergétique, les députés ont voulu savoir où en était le projet « Zesumme renovéieren », lancé lors de la législature précédente dans la ville de Differdange avec le soutien des ministères de l’Énergie et de l’Environnement. Le Président de la Commission de l’Environnement a affirmé qu’il allait demander des chiffres concernant ce projet et que ce sujet ferait l’objet d’une prochaine réunion. Une députée de l’opposition a affirmé qu’il fallait tirer des leçons de ce type d’initiative et proposer des solutions similaires au niveau national.

 

Répondant à une question supplémentaire des députés, le Ministre de l’Environnement et ses équipes ont confirmé qu’il faudrait, tout en soulignant que le Luxembourg avait été évalué positivement par la Commission Européenne sur le respect de ses engagements climatiques, encore des mesures supplémentaire sur la période suivant 2030 afin d’atteindre pleinement les objectifs climatiques, notamment dans le cadre de la stratégie qui succèdera au Plan national intégré en matière d'énergie et de climat (PNEC) actuel.