Le CNFP considère que les prévisions pour les finances publiques étaient trop optimistes

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Publié le 26.06.2023 à 16h25 Mis à jour le 26.06.2023 à 17h00

Les membres du Conseil national des finances publiques ont livré leur évaluation des finances publiques à l'occasion du Programme de stabilité et de croissance (PSC) 2023. Il faudrait, selon les données les plus récentes, revoir plusieurs indicateurs à la baisse. La réalité serait ainsi en deçà des scénarios « défavorables » du PSC.

Ce lundi 26 juin, les membres du CNFP, menés par leur Président Romain Bausch, ont été reçus en Commission des Finances pour livrer leur analyse du PSC 2023. Leur état des lieux a été clair : en prenant en compte les prévisions récentes de différentes institutions internationales et du STATEC, les prévisions de croissance économique du PSC 2023 risquent de se révéler trop optimistes.

 

Ainsi, le CNFP évoque entre autres une croissance de 1,5% en 2023 (contre 2,4% prévus dans le PSC) et de 2,5% en 2024 (contre 3,8% prévus dans le PSC). Au sujet des déficits publics pour la période 2023-2027, le CNFP affirme que « l’évolution des finances publiques risque de mettre en péril la marge de manœuvre budgétaire en cas d’aggravation de la situation macroéconomique ». En ce qui concerne le solde des administrations publiques (administration centrale, administrations locales et sécurité sociale), le PSC prévoyait un solde de – 1,7 % du PIB en 2024. Le CNFP cite deux sources dans son rapport sur ce chiffre : l’OCDE, qui table sur un déficit de 2,3% du PIB en 2024 et le STATEC qui évoque un déficit de 2,2 % du PIB en 2024 « sous l’effet du double freinage de l’activité (que l’on remarque avant tout au niveau de l’emploi) et de l’inflation ».

 

Un député de l’opposition a fait part de son inquiétude en ce qui concerne le déficit de l’administration qui a été qualifié pendant la réunion de « structurel » et qui se perpétue après de 2024 dans les projections puisqu’il y reste négatif au moins jusqu’en 2027. Il faudrait ajouter à cela que toute nouvelle crise, quelle que soit sa nature, pourrait encore aggraver la situation.

 

Les membres du CNFP ont également abordé la question de la réforme prévue des règles de gouvernance économique européennes. Celle-ci prévoit comme nouvelle norme la publication d'une trajectoire technique pour les pays dont le déficit serait supérieur à 3% ou dont la dette publique dépasserait 60% du PIB. Le CNFP y voit un risque que les nouveaux textes ne fixent plus un cap aussi clair qu’à l’heure actuelle. Ils évoquent également un risque de « déphasage des instruments », si le rôle du STATEC ou du CNFP n'est pas encore défini lors de la mise en place du nouveau cadre.

Qu’est-ce que le Programme de stabilité et de croissance (PSC)

 

Les États membres de l’Union européenne soumettent chaque année à la fin du mois d’avril leur programme de stabilité et de croissance (PSC) à la Commission européenne. Le document est rédigé par le Ministère des Finances et livre des statistiques, des projections et une analyse globale de la situation macroéconomique, de l’emploi ou encore des finances publiques et du solde des administrations publiques. Il propose notamment plusieurs scénarios (négatif, central, et positif) en ce qui concerne le développement des différentes évolutions financières sur la période qu’il analyse.

 

Le PSC 2023 a fait l’objet, comme chaque année, d’une présentation et d’un débat à la Chambre.