A quand un Master en médecine au Luxembourg?

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Publié le 14.01.2025 à 16h43 Mis à jour le 14.01.2025 à 16h55

Les membres de la Commission de la Recherche et de l’Enseignement supérieur se sont renseignés auprès de la Ministre Stéphanie Obertin sur l’évolution des formations médicales au Luxembourg, ce mardi 14 janvier 2025. Actuellement au Grand-Duché, les étudiants peuvent suivre un Bachelor en médecine et se spécialiser dans trois disciplines médicales (médecine générale, neurologie et oncologie). A terme, l’objectif serait d’introduire un Master en médecine et deux nouvelles spécialisations : pédiatrie et psychiatrie. Des groupes de travail ont d’ores et déjà commencé leurs analyses.  

Pour l'année académique 2024/2025, 50 étudiants se sont inscrits à la spécialisation en médecine générale.

Depuis 2020, l’Université du Luxembourg propose une formation en Bachelor en médecine. À l’issue de ce cursus, le gouvernement luxembourgeois garantit 33 places pour la quatrième année d’études en médecine, grâce à des accords avec des pays voisins. Pour l’année académique 2024/2025, un total de 178 étudiants se sont inscrits pour suivre l’ensemble du Bachelor en médecine. 

 

Depuis 2021, des spécialisations en médecine générale, neurologie et oncologie sont également disponibles. Pour l’année académique 2024/2025, 50 étudiants se sont inscrits en médecine générale, tandis que 8 se sont orientés vers la neurologie et 8 vers l’oncologie.

 

La Ministre Obertin a indiqué qu’un groupe de travail évalue actuellement l’introduction de deux nouvelles spécialisations : l’une en pédiatrie et l’autre en psychiatrie. Suite à des questions des députés, la Ministre a précisé que ces choix s’appuient sur les besoins identifiés face à la pénurie de professionnels dans ces domaines.

Pour quand est prévu le Master en médecine  ? 

Stéphanie Obertin a annoncé que son Ministère a mis en place deux groupes de travail : l’un chargé d’évaluer le Bachelor en médecine et l’autre dédié à la préparation d’un possible développement d’un Master en médecine à l’Université du Luxembourg. Dans ce contexte, elle a souligné l’importance de garantir la qualité et l’excellence de cette formation. L’analyse des conditions nécessaires pour établir un Master soulève une série de questions : les hôpitaux luxembourgeois sont-ils prêts à accueillir et encadrer ces étudiants ? Quelles seraient les implications de ce master sur les accords avec les pays limitrophes ? La Ministre a affirmé que les résultats de ces travaux devraient être disponibles à l’automne 2025, et elle s’est engagée à venir les présenter en commission parlementaire. Elle a insisté sur la nécessité d’élaborer soigneusement le concept du Master, en concertation avec toutes les parties concernées, notamment les hôpitaux, afin qu’ils puissent accueillir les étudiants dans les meilleures conditions. En effet, une grande partie de la formation au niveau Master se déroule dans les hôpitaux.

 

Lors de l’échange de vues, les députés ont également questionné la Ministre sur la vision du gouvernement pour la recherche et les formations médicales. Stéphanie Obertin a affirmé que son Ministère travaille en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg pour élaborer une stratégie couvrant les dix à quinze prochaines années. Un autre sujet abordé concerne le critère linguistique.  Certains députés se sont interrogés sur la nécessité pour les étudiants d’avoir un niveau C1 en français et en allemand. La Ministre a rappelé que 70 % des cours du Bachelor en médecine sont dispensés en français, 20 % en allemand et 10 % en anglais. Par ailleurs, elle a précisé que, dans les hôpitaux, les comptes rendus doivent être rédigés en français ou en allemand, ce qui justifie, selon elle, ces exigences linguistiques. En outre, elle a ajouté qu’il est important que les médecins puissent comprendre la langue de leurs patients, voire s’exprimer dans cette langue.

 

Enfin, un député a souligné que la rémunération des médecins en voie de spécialisation pourrait rendre le Luxembourg moins attractif par rapport à d’autres pays européens. En réponse, Stéphanie Obertin a confirmé qu’un nouveau texte législatif est en cours d’élaboration pour réformer le statut des médecins en voie de spécialisation.