Le rapport spécial de la Cour des comptes sur le « Large Scale Testing »
Les enveloppes budgétaires ont-elles été respectées ? La législation sur les marchés publics a-t-elle été appliquée ? Des mécanismes de contrôle et de suivi financier du « Large Scale Testing » ont-ils été mis en place ?
Voici les questions au cœur du rapport spécial de la Cour des Comptes sur les dépenses engendrées par le « Large Scale Testing » établi à la demande de la Commission de l’exécution budgétaire en mai 2021.
Retrouvez l’intégralité du rapport dans cet article.
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Dans son rapport d’une centaine de pages, la Cour des Comptes a examiné en détail les trois phases du « Large Scale Testing » :
- Phase 1 du 27 avril 2020 au 15 septembre 2020
- Phase 2 du 16 septembre 2020 au 24 mars 2021
- Phase 3 du 25 mars 2021 au 15 septembre 2021
Les représentants de la Cour des Comptes ont déploré les difficultés rencontrées lors de leur analyse. En effet, de nombreux documents et justificatifs demandés ont été fournis avec un retard significatif et sous une forme rendant leur exploitation complexe. Cette situation a suscité l’irritation d’une partie des députés.
En ce qui concerne les constatations émises par la Cour des Comptes, de manière générale celle-ci a mis en évidence plusieurs irrégularités :
- absence de procédures écrites dans de nombreux cas,
- manque de documents ou de pièces justificatives,
- manquements substantiels en matière de marchés publics.
Plusieurs députés ont rappelé le contexte exceptionnel de la mise en place de cette campagne de testing au cœur d'une pandémie, obligeant les acteurs à agir « rapidement et de manière flexible ».
Le contexte
Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie du COVID-19, le gouvernement luxembourgeois a mis en place un instrument de monitoring de l’évolution de la pandémie en effectuant auprès d’une large partie de la population des tests PCR. Ce programme était supervisé conjointement par le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Enseignement supérieur.
Les centres de tests ont été installés par l'entreprise internationale Ecolog (sous-traitant des Laboratoires Réunis), tandis que les échantillons collectés étaient analysés par Laboratoires Réunis Luxembourg SA.
En total, l’État avait dépensé environ 160 millions d’euros pour les trois phases du « Large Scale Testing ».