La Commission spéciale Caritas a reçu des représentants de Hëllef um Terrain (HUT)

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Publizéiert le 05.02.2025 à 15h53 Update le 05.02.2025 à 15h57

Christian Billon, Président de l’ASBL Hëllef um Terrain (HUT), entité qui doit reprendre certaines activités de la Caritas sur la base de 43 conventions conclues avec l’État et les communes, a répondu aux questions des députés de la Commission spéciale Caritas.

Christian Billon, Président de HUT (Hëllef um Terrain) et Netty Klein, membre du conseil d'administration de HUT

Pourquoi a-t-il fallu créer une nouvelle structure – en l’occurrence Hëllef um Terrain (HUT) – plutôt que de tenter de « sauver » la Caritas après la fraude à hauteur de 61 millions d’euros dont elle a été victime ? 

 

C’est la question qui reste ouverte pour plusieurs députés qui ont pu demander des explications à ce sujet à Christian Billon. Ce dernier a participé à la cellule de crise chargée de trouver des solutions pour la continuation des activités sociales qu’assurait la Caritas pour le compte de l’État.

 

Christian Billon assure désormais la présidence de Hëllef um Terrain (HUT), l’ASBL créée pour reprendre les activités sur le territoire du Luxembourg, à l’exclusion des activités internationales. Il était accompagné de Netty Klein, également membre du conseil d'administration de HUT, pour cette réunion de la Commission spéciale Caritas du mercredi 5 février.

 

Une solution « intra-Caritas » a bien été envisagée

 

Globalement, Christian Billon a affirmé qu’une solution « intra-Caritas » avait bien fait partie du processus de réflexion, mais que celle-ci avait été écartée. Un député de l’opposition a voulu savoir pourquoi il n’avait pas été tenté de sauver la Caritas en réunissant les acteurs concernés – les banques, le Gouvernement, l’évêché et éventuellement les membres de la Caritas – « autour d’une table » pour trouver une solution « intra-Caritas ». Christian Billon a notamment affirmé que cette piste n’aurait probablement pas permis de progresser suffisamment vite, compte tenu également du fait que l’évêché n’aurait pas manifesté de volonté d’investir de fonds supplémentaires ni même d’accorder un prêt pour le financement des activités et qu’il était ainsi devenu nécessaire de trouver d'autres ressources financières. 

 

Christian Billon a également affirmé qu’une restructuration des activités de la Caritas était déjà en cours de réflexion avant même la fraude dont la Caritas a été victime. Il aurait  notamment déjà été question de mettre les activités internationales dans une structure séparée. L’échec du maintien des activités internationales aurait quant à lui notamment été lié à l’impossibilité de trouver un accord avec l’organisation Caritas Internationalis.

 

A la question de savoir si c’était un « membre du Gouvernement » qui aurait insisté sur la nécessité de fonder une nouvelle structure, Christian Billon a affirmé que l’État n’aurait pas « conseillé » d’opter pour une solution basée sur une nouvelle entité, ni pris influence sur le travail de restructuration.

 

« L’image » de la Caritas rendait impossible la recherche de nouveaux financements

 

Autre raison avancée pour expliquer la décision de créer une nouvelle structure, les organisations et acteurs « philanthropes » prêts à soutenir financièrement les activités sociales concernées dans le dossier auraient exprimé la volonté de ne pas être associées à l’identité « Caritas », raison supplémentaire pour créer une nouvelle entité bénéficiant d’une nouvelle « image ».

 

Christian Billon a encore été interrogé par les députés au sujet de la question des cessions de créance, principe qui aurait pu mener à ce que les banques créancières de la Caritas réclament un remboursement des dettes qui leur seraient dues – argent indisponible en raison de la fraude dont a été victime la Caritas – si l’État avait remis de l’argent dans l’ancienne structure. Christian Billon a affirmé que cela n’était pas dans son domaine de compétences et ajouté ne pas avoir été mandaté pour négocier avec les banques. 

 

Interrogé au sujet du fait que la dimension « plaidoyer politique » ne faisait plus partie des activités de HUT, Christian Billon a affirmé que ce fait était lié à la non-prolongation d’une convention avec le Ministère des Affaires étrangères. 

 

Le 24 février, la Commission spéciale Caritas devrait recevoir la délégation du personnel et l’OGBL, puis le 26 février des représentants de la Caritas.