Un contexte beaucoup moins incertain

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Publizéiert le 09.08.2022 à 12h00 Update le 09.08.2022 à 12h01

Les députés de la Commission des Finances et du Budget ont pris connaissance de l’avis de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) sur le budget 2022 et l'ont reçue le lundi 29 novembre 2021 dans le cadre des travaux parlementaires sur le budget 2022. Comme tous les ans, la BCL est invitée à donner son avis sur le projet de budget 2022 (projet de loi 7878) et le budget pluriannuel (projet de loi 7879).

 

Un contexte beaucoup moins incertain

Les experts de la BCL notent que le budget 2022 est inscrit dans un contexte beaucoup moins incertain que l’an dernier. La crise liée à la pandémie semble donner lieu à une perte limitée et transitoire, contrairement à la crise financière en 2008/2009 qui a impliqué une perte économique importante et persistante. Concernant la croissance du PIB, ils constatent que le scénario de base du projet de budget 2022 et très proche du scénario favorable du budget antérieur.

 

Concernant les prévisions de croissance pour 2022, le PIB du Luxembourg devrait connaître une croissance de 3,5% contre 4,8% en moyenne pour la zone euro. Les analystes de la BCL ont expliqué que le point de départ des autres pays de la zone euro est beaucoup plus défavorable. Le Luxembourg s’en est remis beaucoup plus vite que ses voisins européens, notent-ils. Ils regrettent cependant que le Gouvernement n’ait pas modifié sa projection du PIB depuis le programme de stabilité et de croissance d’avril dernier, bien que la situation ait évolué.

 

Vers un rééquilibrage du solde des administrations publiques

La pandémie a provoqué une érosion du solde de l’administration centrale en 2020, note la BCL. Ceci est dû aux différents plans de stabilisation et de relance décidés par le Gouvernement pour relancer l’économie luxembourgeoise suite au « lock-down ». Un retour graduel vers une situation d’équilibre est prévu à l’horizon 2024.

 

Cependant, les différentes mesures annoncées par le Gouvernement ont finalement coûté beaucoup moins que ce qui était prévu. Initialement estimées à un peu plus de 3 milliards d’euros, les mesures correspondent finalement à des dépenses effectives à hauteur de 1,675 milliard d’euros en 2020 et 608 millions en 2021, soit un total de 2,283 milliards d’euros. Quant aux différentes garanties accordées par l’Etat, ce ne sont que 267 millions par rapport au montant initial de 3,39 milliards d’euros.

 

Augmentation régulière la dette publique  

Un autre point abordé par les experts de la BCL concerne la dette publique de l’Etat. La crise de 2008/2009 a provoqué le premier choc important sur la dynamique de la dette publique. Entre 2013 et 2018, la tendance était à la stabilisation de la dette, voire une légère baisse. La pandémie a donné un coup d’accélérateur à l’augmentation de la dette publique, qui devrait se situer à 27% du PIB à l’horizon 2025. Considérant le niveau de la dette de 2005, ceci équivaut à multiplier la dette publique par 7, ont noté les analystes de la BCL.

 

Absence de certaines données

A l’instar de l’analyse effectuée sur le projet de budget 2021, la BCL constate un manque d’informations pour certaines données comme par exemple l’impact du chômage partiel sur les recettes fiscales. Un constat similaire concerne les mesures à prendre en 2024 et 2025 afin d’atteindre les objectifs climatiques d’ici 2030.

 

Quels défis à moyen et à long terme ?

Bien que la crise liée à la pandémie ait temporairement changé les priorités budgétaires, il reste des défis à moyen et à long terme, notent les experts de la BCL. La progression des prix de l’immobilier, les infrastructures publiques, les objectifs climatiques et énergétiques ou encore les dépenses de protection sociale figurent parmi les défis les plus importants aux yeux de la BCL.