La Défense luxembourgeoise à l’horizon 2035
Un document détaillant les lignes directrices à long terme en matière de Défense a été présenté aux députés
C’est un document qui représente deux ans de travail, a déclaré le Ministre de la Défense aux députés réunis ce jeudi 11 mai en commission jointe de la Défense et des Affaires étrangères. La stratégie de défense luxembourgeoise a été fortement influencée par la dégradation de la stabilité internationale, liée notamment à la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qualifiée « d’élément transformateur principal », mais aussi à d’autres facteurs d’instabilité comme le changement climatique, a affirmé le Ministre.
Plusieurs objectifs sont abordés dans le document, dont celui de parvenir à augmenter les effectifs de l’armée afin de pouvoir remplir les différentes missions envisagées, notamment dans le cadre d’opérations de maintien de la paix et d’efforts de prévention et de dissuasion.
Le Luxembourg doit être solidaire en matière de Défense
Le document s’inscrit dans « la réponse globale de l’UE, l’OTAN, l’ONU et l’OSCE face aux défis de sécurité et de défense ». Dans ce contexte, François Bausch a affirmé que la croissance du Luxembourg et sa bonne santé économique actuelle n’avaient été possibles que dans le cadre de l’architecture de sécurité des organisations internationales et que le Luxembourg devait donc se montrer solidaire. Le Ministre a également insisté sur l’importance de toujours respecter les principes du multilatéralisme, dans un monde dans lequel le multilatéralisme est remis en cause sur le plan international. Financièrement, les efforts de défense s’inscrivent toujours dans l’objectif d’atteindre les 1% du PIB au plus tôt à l’horizon 2028.
Le Luxembourg augmentera substantiellement ses dépenses en matière de défense à l’horizon 2028.
Terre, Air, Espace et Cyber
Un ensemble de projets font partie de la stratégie nationale. Ils sont déclinés dans le document soumis aux députés en quatre domaines : Terre, Air, Espace et Cyber.
Un des projets mis en avant est celui du bataillon de reconnaissance de combat médian belgo-luxembourgeois. La France est présentée comme étant également un partenaire sur ce projet. Sur ce point, un député a voulu savoir comment était fait le choix de la provenance des équipements qui serviront à l’exécution de cette mission. Les équipes du Ministre ont expliqué à ce propos que la Belgique était déjà en partenariat avec la France et qu’il était cohérent que le Luxembourg s’intègre dans ce contexte.
Concernant le volet aérien, un député a noté que la stratégie avait fondamentalement changé par rapport à une précédente édition des lignes directrices de la défense luxembourgeoise. Le document de 2017 envisageait notamment le « Développement d’un pôle gouvernemental aérien au Findel ». François Bausch a affirmé dans ce contexte qu’une approche basée sur les principes du « pooling & sharing » (Partenariats et mutualisation des ressources) avec des partenaires internationaux lui semblait plus pertinente.
En plus des différents projets spatiaux comme le satellite d’observation LUXEOSys, la cyberdéfense a également été présentée comme un des secteurs importants dans le Domaine du développement de la Défense luxembourgeoise. Le « le Luxembourg Cyber Defence Cloud » a récemment fait l’objet d’une présentation en Commission.
Mettre en place et exploiter des environnements cloud spéciaux et hautement sécurisés de la Défense luxembourgeoise afin de contribuer entre autres à la résilience du Luxembourg face aux cyberattaq
Un député a abordé le thème des besoins en termes de personnel pour pouvoir mettre en œuvre les orientations stratégiques envisagées. Le ministre de la Défense a affirmé dans ce contexte qu’il espérait pouvoir avancer encore pendant cette législature sur le projet de loi 7880 qui doit permettre de moderniser les carrières dans l’Armée.