Une politique alimentaire pour le Grand-Duché

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Publizéiert le 06.07.2022 à 10h05 Update le 28.09.2022 à 11h14

Les députés se sont informés sur la future politique alimentaire nationale. Le Luxembourg sera bientôt doté d’une politique alimentaire. Le Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural Romain Schneider et la Ministre de la Protection des consommateurs Paulette Lenert ont présenté aux députés le projet de loi 7887 qui consiste à mettre en place une stratégie nationale dans le domaine alimentaire.

 

Cette initiative s’inscrit dans le contexte de la stratégie européenne « Farm to Fork » (de la ferme à la table) qui est au cœur du Green Deal européen. Le but est d’œuvrer en faveur d’une transformation du système alimentaire européen vers un système alimentaire durable. Au niveau national, de multiples initiatives en la matière ont vu le jour au cours des dernières années, ont expliqué les ministres. Or, la pandémie aurait contribué à une prise de conscience auprès des consommateurs vis-à-vis des aspects « régionaux / saisonniers », mais aussi vis-à-vis des aspects « santé » et « impact environnemental », ont-ils ajouté.

 

La future politique alimentaire vise à mettre en place :

  • Une stratégie définissant les objectifs et priorités
  • Une Commission interdépartementale
  • Un Conseil de politique alimentaire

Romain Schneider a ainsi expliqué que la commission interdépartementale, qui est composée de 14 représentants ministériels, contribuera à l’élaboration de la stratégie alimentaire nationale et la mise en œuvre de celle-ci. Elle pourra également proposer et réaliser des recherches, études et projets susceptibles de contribuer à la réalisation de la stratégie.

 

Le Conseil de politique alimentaire, quant à lui, sera composé de 24 représentants du secteur privé ou associatif et de 3 observateurs ministériels. Cet organe sera un forum de discussion et d’échange pour toutes les parties prenantes sur la politique alimentaire. Parmi ces représentants figureront notamment 4 membres de la société civile, a souligné le ministre.

 

Les députés ont accueilli de manière favorable cette initiative. Quelques députés ont cependant souhaité comprendre la manière dont les membres de la société civile seront intégrés au Conseil de politique alimentaire. Romain Schneider a expliqué que la sélection de ces membres se fera suite à un appel à candidatures.

 

Une députée de l’opposition s’est montrée satisfaite de l’initiative gouvernementale mais s’est demandée dans quelle mesure le caractère non-contraignant des avis et propositions du futur Conseil de politique alimentaire pourrait présenter un risque d’hiérarchisation des décisions au détriment des acteurs privés et associatifs. Paulette Lenert a rappelé la notion de responsabilité politique qui a comme conséquence que les décisions politiques doivent être justifiées.

 

Un autre député de l’opposition a souligné que le projet de loi met l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire sans toutefois viser spécifiquement le secteur de la grande distribution. Romain Schneider a rappelé que de nombreuses initiatives existent au niveau national pour réduire le gaspillage alimentaire dans les supermarchés. Elles sont suivies de près par le Ministère de l’Agriculture et font déjà l’objet d’aides spécifiques de la part de l’Etat, a ajouté le ministre. La nouvelle stratégie permettra de renforcer le régime d’aides pour ainsi inciter davantage d’acteurs à réduire le gaspillage alimentaire.