Les recettes issues de la vente des produits de tabac continuent leur envol
La vente des cigarettes continue à renflouer les caisses de l’État. C’est une des leçons que les membres de la Commission des Finances peuvent retenir des entrevues avec les représentantes de l’Administration des douanes et accises et de l’Administration des contributions directes ce vendredi 11 octobre 2024.
L’énorme progression des ventes de cigarettes devrait poursuivre sa tendance à la hausse. Selon les prévisions de l’Administration des douanes et des accises, quelque 4,9 milliards de cigarettes devraient être vendues en 2024 (+6% par rapport aux estimations du projet de budget 2024) et générer quelques 700 millions d’euros de recettes (sans TVA). Les experts tablent sur une progression nette des ventes de cigarettes et du tabac à fumer ces prochaines années. Ils estiment des recettes à 1,4 milliard d’euros en 2024 (TTC), 1,6 milliard d’euros en 2025 et qui pourraient atteindre 1,9 milliard d’euros en 2028.
Ces calculs comprennent également la hausse annoncée de 5,5% des accises sur les cigarettes et le tabac à fumer, annoncée par le Ministre des Finances Gilles Roth lors de la présentation du projet de budget 2025 mercredi dernier à la Chambre. Moins de 5% du tabac vendu au Luxembourg est consommé dans le pays, selon la réponse à une question des députés.
Un plus de 30 centimes pour le paquet de cigarettes le moins cher
Ces chiffres s’expliquent par le différentiel des prix pratiqués au Luxembourg par rapport aux pays voisins : si un paquet de 25 cigarettes coûte actuellement 10 euros aux Pays-Bas et 13 euros en France, le prix au Luxembourg atteindra 8 euros en 2025. Dans un souci de santé publique, l’objectif des autorités est de jouer sur une hausse des prix des paquets les plus accessibles afin de décourager notamment les jeunes de l’achat tout en générant les recettes. Le prix du paquet le moins cher (20 cigarettes) devrait augmenter de 5,20 euros aujourd’hui à 5,50 euros en 2025.
Pour ce qui est des produits assimilés aux tabacs manufacturés, introduits récemment au marché luxembourgeois, les recettes sont « difficiles à estimer ». Environ un million d’euros ont été collectés entre mai et septembre, selon les chiffres présentés.
Des recettes stables sont prévues pour les accises sur l’alcool (environ 66 millions d’euros par an) et la taxe saur les véhicules (68 millions d’euros) alors que les tendances récentes pour les recettes issues de la vente d’essence (à la hausse) et du diesel (à la baisse) devraient se confirmer.
Au total, les prévisions budgétaires des douanes et accises pour 2025 tablent sur des recettes à hauteur de 2,4 milliards d’euros (2024 : 2,18 milliards d’euros ; 2023 : 2,1 milliards d’euros ; 2022 : 1,89 milliard d’euros).
14,7 milliards d'euros issus des impôts directs
Les députés ont également analysé les recettes des impôts directs, estimées à 14,7 milliards d’euros dans le projet de budget 2025, en hausse par rapport aux 14,2 milliards d'euros qui devraient être encaissé d'ici fin 2024. La plus grandes parts (46,6 %) devrait provenir de l’impôt retenu sur les traitements et salaires devant l’impôt sur les collectivités, représentant 21,5% des recettes prévues par le projet de budget.