Quels messages au Sommet parlementaire de l’OTAN à Washington ?

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Publié le 05.07.2024 à 11h41 Mis à jour le 05.07.2024 à 14h50

Le Président de la Chambre des Députés Claude Wiseler et Nancy Arendt, cheffe de la délégation luxembourgeoise auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, participeront au Sommet parlementaire de l’OTAN qui se tiendra à Washington les 8 et 9 juillet 2024. 

À la veille du Sommet des exécutifs de l’OTAN, la délégation des États-Unis auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN a invité les dirigeants des parlements des 32 pays membres de l’Alliance, ainsi que ceux de la Rada d’Ukraine, à Washington. Parmi les participants figurent notamment 23 présidents de parlements. 

 

Claude Wiseler, Président de la Chambre des Députés et Nancy Kemp-Arendt, députée et cheffe de la délégation luxembourgeoise auprès de l’AP-OTAN, représenteront le Luxembourg lors de ce Sommet parlementaire.

À l’approche de cet événement, nous avons interrogé Claude Wiseler au sujet de ses objectifs et du message qu’il souhaite porter à Washington.
Quels sont les enjeux du Sommet parlementaire ? 

Claude Wiseler : Le Sommet parlementaire s’inscrit dans le contexte du 75e anniversaire de l’OTAN et il s’agit de la première fois qu’un tel sommet des parlements a lieu. C’est un acte symbolique important. Le Sommet s’inscrit dans une phase particulière et dans un contexte géopolitique compliqué. La perception de l’OTAN a radicalement évolué ces dernières années. Qualifié il y a peu d’obsolète par certains dirigeants, l’Alliance atlantique est devenue incontournable pour nos systèmes de sécurité, avec certains pays renonçant à leur neutralité historique pour rejoindre l’Alliance en raison de la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, notre système de sécurité repose principalement sur la protection et les garanties fournies par l’OTAN. L’agression russe contre l’Ukraine a fondamentalement ravivé le besoin d’une telle Alliance et a également poussé les membres de l’OTAN, dont le Luxembourg, à augmenter leurs investissements dans les domaines de la défense.  

 

Les discussions en marge du Sommet parlementaire seront également cruciales. Le Luxembourg a décidé de doubler son effort de défense pour atteindre 2% du Revenu National (RNB) en 2030. Pour atteindre cet objectif, le Grand-Duché devra se reposer entre autres sur des collaborations avec des pays membres de l’Alliance, d’où l’importance d’être présent lors d’une telle réunion. Ces investissements devront être effectués dans des projets ayant du sens pour le Luxembourg (par exemple dans le domaine des satellites, dans la défense aérienne ou encore dans le domaine du « cyber »)  et qui s’inscrivent dans les objectifs stratégiques et capacitaires de l’OTAN. Il sera crucial que chaque pays démontre son engagement envers l’Alliance, non seulement par ses prises de position, mais aussi par des actions concrètes. Et dans ce domaine, le Luxembourg peut afficher fièrement ses contributions à la sécurité collective.

 
Quel message souhaitez-vous porter pendant ce somment en tant que représentant du Luxembourg ? 

Claude Wiseler : A Washington, j’entends transmettre deux messages clés. Tout d’abord, je souhaite affirmer que le Luxembourg est prêt à assumer ses responsabilités en matière de défense collective. Nous sommes en train d’investir massivement dans nos efforts de défense. Le Grand-Duché ne peut pas uniquement compter sur la sécurité assurée par d’autres, mais doit également contribuer activement à sa propre sécurité. 

 

Le deuxième message sera celui de notre engagement durable et de notre soutien inébranlable envers l’Ukraine, quoi qu’il arrive, et ceci notamment dans le contexte des élections américaines à venir. 

 

Au sein de l’OTAN, quelle place à la dimension parlementaire ? 

Claude Wiseler : Il est essentiel de souligner que l’OTAN dispose d’une composante parlementaire à travers son Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN). Cette entité contribue au contrôle exercé par les parlements nationaux sur les questions de défense et de sécurité. En effet, elle renforce la transparence et le contrôle des politiques de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.