Où en est le projet de satellite LUXEOSys ?
Cela fait presque un an que les députés ont adopté avec une courte majorité (31 voix contre 29) lors de la séance plénière du 19 novembre 2020 la rallonge budgétaire au projet de satellite d’observation LUXEOSys.
Pour rappel : ce projet a donné lieu à plus d’une dizaine de réunions auxquelles ont assisté les députés de plusieurs commissions afin de tenter de comprendre pourquoi le projet de satellite d’observation LUXEOSys nécessitait une rallonge budgétaire massive par rapport au projet de loi initialement voté à la chambre en 2018. Les partis de l’opposition avaient fini par réclamer une commission d’enquête, demande qui n’a pas été adoptée à la Chambre.
Pour François Bausch, tous les voyants sont désormais au vert
Ce lundi 11 octobre, une réunion jointe entre les commissions de la Défense et du Contrôle budgétaire a été convoquée pour permettre aux députés d'être informés de première main sur l'avancée du projet. Le ministre de la Défense François Bausch était présent lors de la réunion, accompagné par les principaux acteurs militaires et civils constituant l’équipe aux commandes de l’opération.
François Bausch a commencé par déclarer qu’il était très optimiste en ce qui concerne le respect du nouveau budget de 309 millions d’euros voté par la Chambre en 2020. Selon le Ministre, il resterait une marge confortable de 35 millions d’euros par rapport au montant maximal voté. Il a également affirmé que suffisamment d’acteurs de qualité, dont des consortiums comprenant des entreprises luxembourgeoises, avaient répondu à l’appel d’offre organisé pour la complétion du projet. Le processus de sélection est en cours d’achèvement. Il s’agit notamment de valider l'offre de l’acteur le plus compétent pour s’occuper des infrastructures et de la gestion au sol du satellite et des images qu’il produit.
Un satellite entièrement assuré
Les députés ont voulu savoir ce qu’il en était des assurances en cas de problèmes sur le projet. François Bausch leur a assuré qu’il y avait aussi bien une assurance pour la phase de construction que pour la phase de lancement. En cas d’échec et de crash au lancement, le satellite serait entièrement couvert. Si les performances des systèmes ne sont pas celles qui sont espérées après le lancement, des mesures de compensation financière sont prévues selon la gravité des anomalies. Si la caméra ne fonctionne pas, le satellite est assuré pour l’intégralité de sa valeur.
Un député de l’opposition a voulu savoir s’il y avait une possibilité, respectivement dans quelle mesure l’intégralité des opérations au sol pourrait être prise en charge à terme par l’armée luxembourgeoise. Pour François Bausch, l’objectif actuel est que les militaires luxembourgeois impliqués dans le projet, au-delà de l’aspect opérationnel, acquièrent le plus d’expérience possible afin de pouvoir contribuer à la stratégie en matière d’espace du Luxembourg. Ce domaine sera, selon François Bausch, un sujet phare dans le domaine de la défense dans les années à venir.
Les députés ont également voulu savoir comment étaient choisis les fournisseurs des pièces qui seront utilisées pour la construction du satellite, évoquant des soucis, notamment en matière d’espionnage si des composants informatiques étaient compromis. Les équipes de François Bausch ont assuré aux députés que cette question avait été étudiée en profondeur et que la sécurité avait été renforcée en cours de projet, avec l’ajout de pares-feux et de lignes sécurisées.
La construction du satellite est sur le point de commencer et devrait être achevée d’ici un an. Le lancement du satellite est prévu pour le début de l’année 2023.
