Un appel à soutenir les Bélarussiens contraints à l'exil

Article
Publié le 06.06.2024 à 18h40 Mis à jour le 06.06.2024 à 18h40

Près de 70 parlementaires, de représentants de la société civile et de Bélarussiens ont participé à la Conférence « Les solutions luxembourgeoises – Le rôle des parlements nationaux dans la résolution des problèmes rencontrés par les Bélarussiens en exil ». 

Le sort des Bélarussiens en exil au cœur d'une conférence qui s'est tenue en salle plénière.

Entre 300.000 et 500.000 Bélarussiens ont été contraints de quitter leur pays à cause du régime autocratique instauré par Loukachenka. Dans son discours d’allocution, le Vice-Président de la Chambre des Députés, Fernand Etgen, a rappelé que les exilés bélarussiens se heurtent à des obstacles quotidiens dans des démarches ou des droits que nous pourrions considérer comme banals tels que le renouvellement du permis de conduire et du passeport ou encore la liberté de voyager.  

« La perspective d’un Bélarus démocratique n’est pas hors de portée »

Fernand Etgen, Vice-Président de la Chambre des Députés

Le Vice-Président de la Chambre a mis en avant que la « perspective d’un Bélarus démocratique n’est pas hors de portée ». Tout en ajoutant que le retour à un régime démocratique ne se réalisera pas du jour au lendemain et que « la transition sera ardue et chronophage ».  

 

Le Ministre des Affaires étrangères et européennes, Xavier Bettel, a souligné l’importance de ne pas confondre les ressortissants bélarussiens avec le régime de Loukachenka, qu’il a qualifié de « régime proxy du régime russe ». Ses propos ont trouvé un écho chez Sviatlana Tsikhanouskaya, cheffe des forces démocratiques du Bélarus et visage de l’opposition bélarusse, qui a rappelé que les citoyens bélarusses sont les « premières victimes du régime Loukachenka ». 

 

Xavier Bettel a encore fait un appel aux parlementaires du Conseil de l’Europe afin qu'ils s’engagent activement dans leurs pays respectifs pour faciliter la régularisation des Bélarussiens en exil, en insistant sur le fait de « ne pas punir une deuxième fois les Bélarussiens en ne leur accordant pas de papiers ».  

 

En effet, la Conférence a mis en lumière la nécessité de rendre plus accessibles l’entrée et le séjour légaux des Bélarussiens en exil. Ceux-ci pourraient être facilités dans les Etats membres du Conseil de l’Europe. Les discussions ont également porté sur les représailles à domicile, les menaces pesant sur les proches restés au Bélarus et le rôle crucial que peuvent jouer les parlements nationaux pour soutenir les familles des prisonniers en exil. Une vingtaine de Bélarussiens ont activement participé à ces échanges, apportant un témoignage poignant sur leur situation.

Interview avec la cheffe des forces démocratiques du Bélarus

Le Parlement luxembourgeois soutient la cause bélarusse 

En s’adressant à Sviatlana Tsikhanouskaya, cheffe des forces démocratiques du Bélarus, le Vice-Président de la Chambre des Députés a réaffirmé la position claire et résolue du Parlement luxembourgeois vis-à-vis de la situation au Bélarus, ainsi que son soutien indéfectible au peuple du Bélarus. 

La Chambre des Députés – notamment par le biais de sa délégation auprès de l’APCE – a entrepris diverses initiatives concrètes pour renforcer la coopération avec les défenseurs des droits de l’homme, les médias indépendants et la société civile bélarussienne. Un dialogue régulier avec les forces démocratiques a été établi, « allant au-delà » des simples gestes symboliques, a souligné Fernand Etgen. Deux enveloppes budgétaires ont été allouées pour soutenir le projet du Conseil de l’Europe, visant à renforcer ce dialogue politique. Par ailleurs, le Parlement luxembourgeois a instauré un « groupe parlementaire d’études à vocation internationale sur le Bélarus ». De plus, le parrainage de 16 prisonniers politiques a été mis en place pour mettre en lumière leurs situations et les protéger contre les traitements inhumains. Ces initiatives concrètes témoignent de l’engagement soutenu la Chambre des Députés en faveur de la cause bélarussienne.  

Le contexte de la Conférence 

Cette conférence fait suite au rapport de l’APCE intitulé « Relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les Bélarussiens en exil», adopté en juin 2023 et dont le rapporteur est le député luxembourgeois Paul Galles. 

 

 

Retrouvez des articles sur la délégation luxembourgeoise à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et son engagement pour la cause bélarusse : 

Le deuxième jour de la Conférence : stratégies d’intégration et de promotion des Bélarussiens en exil 

La conférence se poursuit le vendredi 7 juin. Les participants se pencheront sur les stratégies pour faciliter l’accès à l’éducation des enfants bélarussiens et leur intégration dans les systèmes scolaires des pays d’accueil. Un accent particulier sera mis sur le soutien au monde universitaire bélarussien en exil, en promouvant sa présence et son intégration au sein des Etats membres du Conseil de l’Europe. 

Un autre volet de la conférence traitera du rôle que peuvent jouer les parlements dans la valorisation et la préservation de l’identité culturelle bélarussienne dans les pays d’accueil. pour conclure, les discussions se pencheront sur l’élaboration des stratégies destinées à soutenir  les entreprises bélarussiennes en exil et à améliorer l’intégration des Bélarussiens dans le marché du travail.