BEI : « Une coopération étroite et positive avec le Luxembourg »

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Publizéiert le 14.10.2024 à 12h25 Update le 14.10.2024 à 12h30

La Présidente de la Banque européenne d'investissement (BEI) Nadia Calviño a été reçue ce matin à la Chambre des Députés pour un échange de vues avec l’ensemble des parlementaires. A cette occasion, elle a présenté les huit grandes priorités stratégiques de la BEI (2024-2027). 

Nadia Calviño est Présidente de la BEI depuis janvier 2024.

« Une coopération étroite et positive avec le Luxembourg », c’est avec ces mots que Nadia Calviño a qualifié les relations entre la BEI et le Luxembourg. De son côté, le Président de la Chambre des Députés Claude Wiseler a souligné l’importance de maintenir des relations privilégiées avec les institutions européennes basées au Luxembourg telles que la BEI. Les députés se sont renseignés sur les défis auxquels une grande institution européenne, dont le  siège est au Luxembourg, pourrait être confrontée.  La Présidente de la BEI a précisé qu’en termes d’attraction de talents, la situation s’était améliorée par rapport aux années précédentes. Cependant, les quelque 5000 employés de la BEI doivent faire face à des problèmes tels que l’accès au logement et des prix élevés, ainsi que des difficultés liées au regroupement familial, principalement en raison du coût de la vie. 

 

Les députés ont également souhaité savoir comment la BEI pouvait contribuer aux grandes priorités stratégiques de l’Union européenne, notamment dans le contexte d’un nouveau Parlement européen et d’une nouvelle Commission européenne après les élections européennes 2024.  Nadia Calviño a souligné que le principal défi de la BEI sera de financer les priorités politiques européennes tout en mobilisant le secteur privé. L’institution européenne s’est fixé huit axes stratégiques : 

 

  1. Consolider son rôle de « banque verte » et continuer à investir massivement dans les énergies renouvelables, la mobilité douce, etc. Une des grandes priorités de la BEI est également de soutenir les PME dans cette transition verte.
  2. Digital et innovation : renforcer les PME et les « starts-ups » pour qu’elles restent implantées en Europe. 
  3. Renforcer le soutien à l’industrie européenne de sécurité et de défense. 
  4. Contribuer à une politique de cohésion forte et moderne. 
  5. Soutenir l’agriculture et la bioéconomie. 
  6. Renforcer les infrastructures sociales européennes : investir notamment dans le paquet logement à travers toute l’Europe. 
  7. Concevoir des instruments pionniers à l’appui de l’union des marchés capitaux. 
  8. Mettre l’accent sur les investissements à fort impact à l’extérieur de l’UE. 

     

Les députés se sont particulièrement intéressés aux projets de transformation numérique. Nadia Calviño a souligné que la BEI adopte une approche « proactive plutôt que défensive » en matière de soutien aux start-ups et PME. Selon elle, il crucial de créer des opportunités pour que les start-ups européennes sachent qu’elles peuvent se développer également en Europe. Parmi les problèmes auxquels les start-ups sont confrontées et qui ont également été mis en avant dans  le « rapport Draghi » figurent la lourdeur bureaucratique, la législation contradictoire et la fragmentation du marché financier européen. 

 

Interrogé par les députés sur les projets soutenus par la BEI en matière de politique de coopération, Nadia Calviño a rappelé que la BEI est la plus grande institution multilatérale financière au monde. Elle a précisé que 90% de ses investissements se font en Europe, tandis que 10% (environ 8-9 milliards d’euros) sont destinés à des projets de coopération dans le mode entier.  La Présidente de la BEI a souligné que « l’Afrique est le partenaire le plus stratégique » pour l’institution européenne, avec 40% des investissement étrangers concentrés sur le continent africain, principalement dans des grands projets d’infrastructures. L’un des projets phares de la BEI en Afrique, réalisé en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé et des fondations privées, vise à éradiquer le paludisme.  

 

Les députés ont également demandé des précisions sur le travail de la BEI mené en Ukraine, notamment en ce qui concerne la reconstruction et les aides allouées. Nadia Calviño a précisé que la BEI est le partenaire le plus important pour le gouvernement ukrainien en termes d’investissement. A l’approche de l’hiver, l’une de grandes priorités est la reconstruction des infrastructures énergétiques, car 60% des capacités énergétiques du pays sont actuellement détruites. Elle a également mis en avant que la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance sont des éléments essentiels de leur coopération avec le gouvernement ukrainien. 

 

Enfin, les députés ont déploré le manque de visibilité de la BEI auprès de nombreux acteurs. Nadia Calviño a reconnu ce constat, déplorant que l’institution est peu visible. L’une de ses priorités, alors qu’elle vient de débuter son mandat en 2024, sera de rendre le travail et les opportunités offertes par la BEI plus visibles.