« L’OSCE est une organisation œuvrant en faveur des citoyens, et non pas des leaders politiques»

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Publizéiert le 18.06.2024 à 12h25 Update le 18.06.2024 à 14h57

Dans le cadre de la visite de travail de la Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, Pia Kauma, la Chambre des Députés signe un Memorandum of Understanding avec l’AP-OSCE pour renforcer la démocratie dans les pays des Balkans. 

La Chambre signe avec l'AP-OSCE un MoU pour renforcer la démocratie dans les pays du Balkan.

En amont de la signature du protocole, le Président de la Chambre des Députés a mis en avant « l’adhésion incontestable » du Parlement luxembourgeois aux objectifs de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE-PA). Il a rappelé que le Grand-Duché soutient l’OSCE depuis sa création en 1975. 

 

Le MoU prévoit une enveloppe budgétaire de 98.000 euros pour financer une série d’initiatives ciblées visant à renforcer la sécurité, à promouvoir les droits de l'homme et à encourager la démocratie en Europe de l'Est et en Europe du Sud-Est. La Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, Pia Kauma, a exprimé sa gratitude pour l’engagement indéfectible du Luxembourg, soulignant son importance particulière dans le contexte actuel où « la situation sécuritaire en Europe est très complexe ». 

Le rôle de la Russie au sein de l’OSCE 

L’OSCE demeure l’une des rares organisations paneuropéennes dont la Russie est encore membre. Les députés luxembourgeois se sont notamment intéressés au rôle de la Russie au sein de l’OSCE-PA. Pia Kauma a rappelé que les statuts de l’OSCE ne prévoient pas l’expulsion d’un membre de cette organisation, qui regroupe 57 pays de l’Europe, d’Amérique du Nord, du Caucase et d’Asie centrale. L’organisation a été créée pendant la guerre froide pour trouver des consensus sur les questions de sécurité.  

 

« La Russie ne peut pas être expulsée, mais il est essentiel de mobiliser tous les moyens possibles pour montrer à la Russie que ses actions en Ukraine sont inacceptables et injustifiables », a souligné la Présidente de l’Assemblée Parlementaire de l’OSCE face aux députés luxembourgeois.  Elle a souligné que le soutien indéfectible à l’Ukraine est un sujet central de chaque session plénière de l’Assemblée parlementaire, faisant ainsi l’Assemblée parlementaire une plateforme essentielle pour demander des comptes à la Russie. De plus, la Présidente a attiré l’attention des députés sur la flexibilité et marge de main d’œuvre dont dispose l’AP-OSCE, grâce au fait que les votes en séance plénière se tiennent à la majorité, contrairement à l’aile gouvernementale de l’OSCE où l’unanimité est requise.  

 

 

L’engagement de l’AP-OSCE dans les Balkans 

Les députés ont également porté leur attention sur les différentes actions entreprises par l’AP-OSCE dans les Balkans. La Présidente de l’Assemblée parlementaire a détaillé les divers efforts déployés pour renforcer la stabilité régionale et promouvoir les gouvernements démocratiques dans ces pays. L’objectif ultime des ces actions est d’accompagner les Balkans dans leurs efforts pour adopter l'acquis communautaire, en mettant particulièrement l’accent sur les réformes des systèmes judiciaires et des médias.   

 

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et les relations avec la Géorgie 

Un autre sujet évoqué au cours de l’échange de vues était le rôle de l’ OSCE dans la résolution du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Pia Kauma a reconnu que le « Groupe de Minsk » n’a pas produit les résultats escomptés, et qu’il est nécessaire de trouver une « nouvelle solution » pour sortir de l’impasse actuelle.  

 

Concernant la situation en Géorgie et la loi controversée sur les « agents étrangers », inspirée par une loi russe, Pia Kauma a assuré aux députés que l’AP-OSCE « garde un œil très vigilant sur la situation en Géorgie ». Elle a mentionné que l’AP-OSCE maintient des contacts étroits avec diverses ONG géorgiennes. De plus, l’organisation prévoit une mission d’observation des élections législatives en Géorgie cet automne. Dans ce contexte, elle a mis en avant que « l’OSCE est une organisation œuvrant en faveur des citoyens et de la démocratie, et non pas des leaders politiques ».