« Défendre la démocratie au quotidien »

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Publizéiert le 29.11.2024 à 16h31 Update le 02.12.2024 à 15h52

Près d’une centaine de députés internationaux de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) se sont réunis au Luxembourg pour marquer le début de la Présidence luxembourgeoise de cette institution, garante de l’État de droit sur le continent européen. Les discussions ont principalement porté sur les droits humains menacés en Azerbaïdjan ainsi que sur l’ingérence étrangère, notamment dans les processus électoraux. Les parlementaires ont encore exprimé leurs préoccupations face à la situation en Géorgie, où le gouvernement a annoncé la suspension des négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

La journée a été également marquée par un petit déjeuner de travail en présence de S.A.R. la Grande-Duchesse, portant sur la situation des femmes en Afghanistan et le viol en tant qu’arme de guerre, ainsi qu’une table ronde dédiée aux « itinéraires culturels ». 

Une centaine de députés internationaux de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe étaient réunis au Luxembourg ce vendredi 29 novembre.

Le Président de la Chambre des Députés, Claude Wiseler, a exprimé son inquiétude face à un monde aujourd’hui ébranlé, soulignant que « plus que jamais, la démocratie est attaquée de toutes parts et doit être défendue quotidiennement par des actions politiques ». Il a également déploré que, selon des dernières statistiques, les jeunes générations semblent moins attachées à la démocratie, ce qui pourrait menacer l’équilibre fragile de cette structure construite au fil des décennies. Dans ce contexte, il s’est réjoui que la présidence luxembourgeoise ait placé la lutte contre l’érosion démocratique au cœur de ses priorités durant sa présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe. 

 

Au cours de son allocution, Claude Wiseler a également insisté sur la nécessité, face aux tensions actuelles sur le continent européen et dans ses environs, de promouvoir le vivre-ensemble et de combattre toutes les formes d’intolérance et de discrimination. Il a ainsi souligné le rôle central de la Cour européenne des droits de l’homme. Il a appelé à mener des réflexions sur l’amélioration de son fonctionnement, afin « qu’aucun État membre ne puisse ignorer les décisions contraignantes et finales de la Cour, tout en continuant à bénéficier des privilèges de son appartenance au Conseil de l’Europe ». 

Droits humains en péril : l'Azerbaïdjan au cœur d’un débat d’actualité 

À la demande de la délégation luxembourgeoise, les parlementaires ont tenu un débat d’actualité concernant l’intensification des répressions en Azerbaïdjan, en particulier la situation des prisonniers politiques, les menaces pesant sur les libertés démocratiques et les droits parlementaires. Dans ce contexte, le Président de la délégation luxembourgeoise auprès de l’APCE, Gusty Graas, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation des droits humains en Azerbaïdjan, qu’il a qualifié de précaire. Il a dénoncé la répression systématique exercée contre des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et de réunion. Gusty Graas a appelé ses collègues de l’APCE à réagir avec fermeté face à ces dérives, rappelant que « nous devons rappeler à l’Azerbaïdjan les engagements fondamentaux qui lient chaque État membre du Conseil de l’Europe : le respect inconditionnel des droits humains et des libertés fondamentales. ». Selon lui, rester inactif face à une telle situation constituerait non seulement un échec moral, mais également une trahison des valeurs et des principes fondateurs de l’organisation. À noter qu’en janvier dernier, l’APCE avait décidé de ne pas ratifier les pouvoirs de la délégation azerbaïdjanaise. 

Préoccupations de l'APCE concernant la suspension des négociations d'adhésion de la Géorgie avec l'Union européenne

Les parlementaires ont également adoptée une déclaration exprimant leurs préoccupations face à la situation en Géorgie, où le gouvernement a annoncé la suspension des négociations d'adhésion avec l'Union européenne, contrairement aux promesses électorales. Les députés ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur la mise en œuvre de réformes essentielles pour le renforcement de l'État de droit et le fonctionnement des institutions démocratiques en Géorgie. Finalement, ils ont appelé la Géorgie à rester fidèle aux valeurs européennes et à respecter pleinement ses obligations et engagements en tant qu'État membre du Conseil de l'Europe. 

La semaine précédente, la Chambre des Députés avait adopté une motion et une résolution dénonçant la situation en Azerbaïdjan : 

Les femmes parlementaires unies contre les violences de guerre

Dans le cadre de la présidence tournante de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le pays hôte a pour tradition d’organiser un événement dédié aux « Femmes @ APCE ». Cette plateforme, non politique, multipartite et informelle, est accessible à toutes les femmes membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, représentant environ 250 femmes sur un total de 612 membres.

 

Lors de cet événement, une vingtaine de femmes parlementaires ont échangé avec S.A.R. la Grande-Duchesse Maria Teresa, présidente de l’association « Stand Speak Rise Up ! », sur des sujets cruciaux tels que la situation des femmes en Afghanistan et l’utilisation du viol comme arme de guerre. L’association « Stand Speak Rise Up ! » a pour mission de dénoncer cette pratique, de freiner sa propagation, et d’accompagner les victimes dans leur processus de reconstruction tout en soutenant leur quête de justice. Au cours des discussions, la Grande-Duchesse a également entendu des témoignages émouvants transmis par la délégation ukrainienne, mettant en lumière l’urgence de ces enjeux.

Les « itinéraires culturels » au cœur du dialogue 

L’année 2024 marque le 70e anniversaire de la Convention culturelle européenne. Dans ce cadre, la Chambre des Députés a organisé une table ronde intitulée « Les Itinéraires culturels du Conseil de l'Europe: une plateforme pour le dialogue interculturel » en présence du Ministre de la Culture, Eric Thill. 

 

Les Itinéraires culturels du Conseil de l'Europe, initiés en 1987, promeuvent le patrimoine européen à travers 47 itinéraires thématiques, favorisant le dialogue interculturel et l'unité entre les nations. Ce programme sert de plateforme pour la paix, la réconciliation et le développement durable, comme souligné dans la Résolution 2488 (2023) de l’Assemblée parlementaire.