Etude sur le racisme et discriminations ethno-raciales
Un peu plus qu’un tiers des résidents considère que le racisme s’est accru au cours des cinq dernières années. Un autre tiers pense que ce n’est pas le cas ou que le phénomène est resté constant, tandis qu’un dernier tiers ne se prononce pas sur la question.
Ce sont des observations faites par le LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) et le CEFIS (Centre d'étude et de formation interculturelles et sociales Asbl) dans le cadre d’une étude sur le racisme et les discriminations ethno-raciales au Luxembourg.
Cette étude est le fruit d’une motion votée par les députés lors d’une heure d’actualité en juillet 2020. La motion invitait le Gouvernement « à faire élaborer une étude sur le phénomène du racisme au Luxembourg afin de développer une stratégie de lutte cohérente contre le racisme » et à « associer la Chambre des Députés étroitement à la conception de l’étude ». A deux reprises la Commission de la Famille et de l’Intégration a été consultée pour l’élaboration d’un document cadre et du questionnaire de l’étude. Le mardi 8 mars 2022, les résultats de l’enquête représentative ont été présentés aux membres de la Commission par le LISER et le CEFIS en présence de la Ministre de la Famille et de l’Intégration Corinne Cahen.
Ce qui ressort de l’étude est que le racisme idéologique semble être un phénomène marginal au Luxembourg. L’enquête quantitative démontre que 4,3% des résidents établissent une hiérarchie entre les races. Dans ce contexte, les auteurs de l'étude ont attiré l'attention sur le fait qu'une conceptualisation claire du racisme n'existe pas.
En ce qui concerne les discriminations ethno-raciales, les chercheurs ont trouvé que le phénomène reste invisible parce qu’il s’agit souvent de « micro-agressions » et d’injustices non reportées. Parmi les motifs pour ces discriminations, la plupart des personnes consultées et témoins d’un acte discriminatoire ont avancé la méconnaissance de la langue luxembourgeoise ou la couleur de la peau.
Trouvez l’intégralité de l’étude ici.
Une analyse approfondie à suivre
L’étude telle qu’elle a été présentée aux députés de la Commission de la Famille et de l’Intégration n’est qu’une première étape de l’analyse, a souligné la Ministre de la Famille et de l’Intégration Corinne Cahen. Dans une deuxième phase, des interviews seront menées avec des victimes de racisme et de discrimination afin de connaître la nature des injustices.
Un député a affirmé que si le racisme ne semble pas être un grand problème au Grand-Duché, les stéréotypes et les discriminations ethno-raciales sont, eux, bien présents. Un député de l’opposition a soulevé la question de savoir si les résultats du sondage se basaient sur des faits ou des sentiments des personnes consultées. Un autre député s’est intéressé aux profils des personnes interrogées et à leurs origines sociales. Les chercheurs ont précisé vouloir continuer travailler sur les données qui sont ressorties de l’étude afin de réaliser une analyse plus approfondie sur le contexte social. Les députés suivront ces analyses de près.