Focus sur le budget de la police et des secours, des communes et de l’immigration
Une hausse des moyens financiers pour les communes, le financement des recrutements renforcés à la Police et de l’équipement des agents dont les bodycams, les frais liés à la gestion de l’immigration et le financement des projets de résilience auprès du CGDIS - voici quelques grands axes du projet de budget 2025 du Ministère de l’Intérieur, analysé ce mercredi 13 novembre en commission parlementaire. Au total, les dépenses de ce ministère représentent quelque 2,8 milliards d’euros, soit presque 10 % des dépenses prévues dans le budget de l’État 2025.
Police - maintenir le recrutement massif et équiper les agents
Quelque 200 agents supplémentaires devraient rejoindre la Police Grand-ducale par an (205 agents en 2025). Le recrutement renforcé continue à être une priorité politique, a affirmé le Ministre Léon Gloden aux députés lors de la présentation du projet de budget ce mercredi. Quelque 400 des 500 millions d’euros des dépenses de la police concerne les salaires ; les recrutements sont chiffrés à quelque 9 millions d’euros de plus par an pour les années à venir. Le renforcement de la police impacte également les autres dépenses de la police et explique en partie la hausse de 27 % des dépenses en capital (10,7 millions d’euros prévus en 2025) et de 7 % des dépenses courantes (4,4 millions d’euros prévus pour 2025). Les frais pour les formations et les équipements (tenues, armes…) augmentent également.
D’ici juillet 2025, les agents de police qui travaillent sur le terrain – à l’exception des enquêteurs et de la police judiciaire - seront équipés en bodycams. Les frais d’acquisition représentent quelque 500'000 euros par an entre 2025 et 2028 et 1,6 million d’euros pour l’année en cours.
Le reclassement d’environ 500 agents de police de la carrière C1 dans la carrière B1 est également chiffré par le projet de budget 2025. 42,5 millions d’euros sont prévus à cette fin.
La modernisation et l’acquisition d’infrastructures figurent également dans les priorités, mais concernent le budget des bâtiments publics (Ministère des Travaux publics). En 2025, de nouveaux bâtiments sont notamment prévus pour le commissariat de Wiltz, une extension du commissariat d’Esch-sur-Alzette et la construction d’un hall logistique à Contern.
Le projet de budget prévoit également 7,8 millions d’euros (soit un plus de 37 %) pour l’acquisition de nouveaux véhicules. L’achat de vélos électriques (pour environ 40.000 euros) a suscité l’intérêt des députés : un projet pilote est ainsi prévu pour tester dans quel environnent l’utilisation des vélos est adapté, a expliqué Léon Gloden.
Soutenir l’Ukraine en proposant une formation aux policiers ukrainiens – c’est l’objectif d’un projet pour lequel 160'000 euros sont prévus en 2025.
Renforcer la résilience pour la sécurité civile
Renforcer la résilience est une des priorités politiques dans le domaine de la sécurité civile, a expliqué le Ministre aux députés. Il est important, toujours selon Léon Gloden, de pouvoir réagir de manière adaptée et rapide face à des catastrophes naturelles comme les inondations récentes en Espagne l’ont démontré. Un des projets phares pour 2025 concerne une extension du CGDIS en créant un service destiné au support technique, à l’exemple du « Technisches Hilfswerk » en Allemagne. Le projet LUAlert est désormais opérationnel.
Léon Gloden a également informé les députés sur l’effectif actuel du CGDIS. Les services de secours comptent quelques 7000 membres et 1069 professionnels dont 756 personnes dans l’opérationnel et 313 collaborateurs pour assurer la gestion et l’administration.
Immigration : des questions sur les frais de gardiennage
Les frais de gardiennage pour les différentes structures d’accueil des demandeurs de protection internationale ainsi que pour le centre de rétention ont attiré l’attention des députés. Si la gestion du centre de rétention est chiffrée à 4,8 millions d’euros en 2025, le gardiennage devrait coûter 2,7 millions d’euros. Pour ce qui est des hébergements d’urgence, 6,9 millions d’euros sont prévus dont 4,1 millions d’euros pour le gardiennage. Un député de l’opposition a demandé un chiffrage de l’encadrement psycho-social – ces coûts sont couverts par les frais de personnel ; une répartition des différents coûts devrait être fournie aux députés.
En tout, 50 millions d’euros sont prévus dans le projet de budget 2025 pour la gestion de l’immigration. Une des nouveautés concerne une maison de retour : 765.000 euros sont destinés à ce projet pilote en 2024 et 962.000 euros prévus pour 2025. L’année prochaine, une des principales missions concernera la mise en place du paquet européen concernant la migration, a expliqué Léon Gloden. Le ministre a également affirmé que la priorité de la direction de l’immigration était de traiter les demandes des migrants le plus rapidement possible ; le personnel a été renforcé à cette fin. L’administration compte 209 agents en 2024 contre 169 en 2019 ; 3 recrutements sont prévus en 2025.
Léon Gloden a également détaillé les frais de traduction, indispensable dans les procédures d’immigration. Un coût de 925.000 euros est prévu pour 2025 contre 800.000 euros en 2024. La hausse s’explique par le fait qu’un tarif unique s’applique désormais.
Deux milliards d’euros pour les communes
Dotations, subventions et financement de projets spécifiques - le budget qui devrait être consacré aux communes en 2025 devrait connaître une hausse de 17 % en 2025 par rapport à l’année en cours. Les membres de la commission parlementaire, en grande partie actifs au sein des communes en tant que bourgmestres ou échevins, se sont notamment intéressés à une réforme en cours visant à réorganiser les subsides avec lesquelles l’État soutient les projets communaux comme la construction d’écoles.