Petits États : enjeux climatiques, migratoires et multilatéraux
Succédant à la Chambre des Députés du Luxembourg, qui avait accueilli la dernière édition, le Parlement maltais a convié à la 17e Conférence des Présidents de Parlements des Petits États d’Europe, à La Valette, Malte, du 25 au 27 septembre 2024. Les délégations d’Andorre, de Chypre, du Liechtenstein, de Malte, de Monaco, du Monténégro, de San Marino et du Luxembourg. Le parlement islandais a manqué au rendez-vous. Les présidents ou leurs représentants présents ont adopté une déclaration finale reprenant l’essence des débats autour des changements climatiques, du multilatéralisme et de la migration. Le parlement luxembourgeois a été représentée par son Vice-président, Fernand Etgen.
Le changement climatique – une opportunité économique
Le changement climatique, loin d’être une simple menace, représente une véritable opportunité économique pour le Luxembourg, comme l'a souligné Fernand Etgen lors de son allocution. Il a rappelé que le Grand-Duché n'est plus à l'abri des bouleversements climatiques et que leurs effets sont désormais impossibles à nier. En réponse à ces défis, le Luxembourg s’est positionné en leader mondial de la finance verte et durable, notamment à travers la Bourse de Luxembourg et son initiative pionnière, le « Luxembourg Green Exchange ». Au-delà de la finance, le pays a placé l'innovation technologique au cœur de ses efforts pour contrer le changement climatique, avec des projets de recherche novateurs tels que la production d’hydrogène vert à partir du mouvement des vagues. Par ailleurs, le parlement luxembourgeois s’est résolument engagé à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2030. Dans la déclaration finale adoptée par la conférence, il est souligné que les parlements, en tant que garants de l'action publique, jouent un rôle déterminant dans la surveillance des engagements pris. Ils ont la responsabilité d’assurer une vigilance accrue et de demander des comptes à l'exécutif sur ces engagements essentiels pour l'avenir, notamment en matière de durabilité et de lutte contre le changement climatique.
Les petits États et le multilatéralisme
Quand au multilatéralisme, Fernand Etgen a mis en lumière l’importance de ces plateformes dans la stratégie diplomatique, soulignant comment un pays de taille modeste comme le Luxembourg a su transformer cette caractéristique en véritable force sur la scène internationale. Celle-ci réside dans la capacité des petits États à tisser des réseaux et construire des alliances. « Le multilatéralisme demeure notre atout le plus précieux. » Selon lui, il constitue aussi la meilleure réponse aux défis de demain, qu'il s'agisse de l'intelligence artificielle ou de la préservation de l'environnement. Toutefois l’élu luxembourgeois a également reconnu les limites inhérentes du système actuel. Il observe que la proportionnalité y rivalise avec le principe d’équité, illustrant la complexité des dynamiques de pouvoir au sein de ces institutions. Pour terminer son discours, il a appelé à une réforme des structures multilatérales, afin de mieux représenter la diversité des nations qu’elles représentent. Il revient aux parlements nationaux de faire entendre ses aspirations. D’autres intervenants ont affirmé se pencher sur une diplomatie intelligente, soit une diplomatie dont les efforts se focalisent sur un élément concret.
Les populations migrantes
Lors du troisième tour de table, Fernand Etgen a exprimé l’engagement continu de la Chambre des Députés du Luxembourg dans la réalisation d’avancées majeures en termes de politique migratoire. Il a notamment fait noter l’inscription du droit d’asile dans la Constitution révisée de 2023. L’affirmation de ce droit ne saurait se limiter à son encadrement légal. Il a aussi insisté sur la nécessité d’un accueil digne et d’une véritable intégration des nouveaux arrivants pour que ce droit prenne pleinement sens. Le Vice-président a avancé l’adoption de la loi sur le « vivre-ensemble interculturel ». En optant pour cette nouvelle terminologie, le Luxembourg fait évoluer son approche, passant de l’idée traditionnelle d’« intégration » à une vision plus ambitieuse et inclusive de cohabitation interculturelle. Cette perspective traduit la conviction profonde que la diversité est une source de richesse, un véritable levier pour bâtir une société harmonieuse et prospère. L’enrichissement des sociétés et la nécessité de s’attaquer conjointement aux flux migratoires ont été retenus dans la déclaration portée par l’ensemble des parlementaires.