1.15 million d’euros pour une unité de surveillance aérienne par drones au Kosovo

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Publié le 24.07.2024 à 17h50 Mis à jour le 25.07.2024 à 09h57

L’armée Luxembourgeoise entent assumer deux nouvelles missions, dont le commandement d’une unité belgo-luxembourgeoise de 12 militaires qui seront déployés pour une première mission d’un an au Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR) menée par l’OTAN.

Photo © Defensie.nl

« Il s’agit de prendre nos responsabilités au niveau de l’UE et de l’OTAN au sérieux » a affirmé d’emblée la Ministre de la Défense Yuriko Backes qui était reçue ce mercredi 24 juillet par les députés des commissions jointes de la Défense et des Affaires étrangères et européennes.

 

Yuriko Backes a ensuite largement laissé la parole au Général Steve Thull qui a présenté les détails de deux nouvelles missions proposées pour l’Armée, dont les principes ont été validés par le Conseil de gouvernement et par les députés à l’unanimité au cours de la réunion de commission. 

 

« Les tensions pourraient reprendre » au Kosovo

 

C’est dans un contexte de paix fragile que doit s’inscrire le déploiement de la mission de surveillance aérienne par drones menée par l’Armée luxembourgeoise et dotée d’un budget de 1,15 million d’euros.

 

À la suite d’une question des députés au sujet de la situation au Kosovo, les représentants de l’armée ont affirmé que la situation était calme, mais que les tensions pourraient reprendre si les forces de la KFOR de l’OTAN venaient à se retirer. Le Président de la Commission des Affaires étrangères Gusty Graas a souligné que la reconnaissance récente du Kosovo par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe était de nature à provoquer de nouvelles tensions dans la région. 

 

Les douze personnels affectés à la mission de surveillance, dont 7 luxembourgeois et 5 belges, devraient être déployés sur une période allant du 15 avril 2025 au 15 avril 2026. Le Général Steve Thull a insisté sur le fait qu’il s’agirait de la première fois que le Luxembourg assurerait le commandement d’une mission jointe avec la Belgique, montrant que l’Armée luxembourgeoise était devenue « plus mature ».  

 

En réponse à une autre question des députés au sujet de la nature de la mission, les représentants de l’Armée ont affirmé qu’elle consisterait exclusivement à recueillir des informations sur le terrain et à les transmettre au commandement de la KFOR. 

 

« Capacité de déploiement rapide » 

 

La seconde mission soumise aux députés lors de la réunion était celle visant à faire participer le Luxembourg à une « Capacité de déploiement rapide (RDC) » dans le cadre des efforts de sécurité et de défense communs de l’Union européenne. Il s’agit globalement de mutualiser les capacités de défense et de maintenir des unités déployables rapidement (EU Battlegroup) sur décision unanime du Conseil européen. La mission prévoit une participation luxembourgeoise entre le 1er janvier 2025 et le 31 décembre 2025.

 

Le Luxembourg mettrait plusieurs moyens à disposition dans ce contexte, dont du transport aérien via son avion A400M, de l’imagerie satellitaire via les capacités du satellite d’observation LUXEOSys (lorsqu’il sera opérationnel, en théorie à la mi-2025) ainsi que de la bande passante via LuxGovSat-1.

 

En cas de déploiement, les frais additionnels engendrés pour l’armée devraient atteindre 275.000 euros.

 

45 personnels luxembourgeois dans le monde 

 

Après les échanges sur les deux nouvelles missions proposées, les représentants de l’Armée sont revenus avec les députés sur les autres missions auxquelles participent les militaires luxembourgeois à travers le monde. En tout, ce sont 45 personnes qui sont affectées à l'étranger, dont une grande majorité (27) dans le cadre de la mission de dissuasion « Forward Land Forces » en Roumanie. 

 

Les députés ont voulu savoir comment les missions auxquelles participent l’Armée luxembourgeoise sont choisies. Le Général Thull a affirmé que les décisions étaient prises « en fonction de la plus-value », donc en fonction des besoins réels sur le terrain.