2,6 milliards : le plus important investissement de défense jamais réalisé par le Luxembourg
Le Gouvernement prévoit entre autres l’acquisition de 59 véhicules de reconnaissance et de combat pour les besoins de la Défense. Ils seront employés dans le cadre du bataillon de reconnaissance et de combat belgo-luxembourgeois.
« Nous devons nous moderniser dans le cadre de l’OTAN pour pouvoir réussir notre défense collective ». C’est ce qu’a affirmé la Ministre de la Défense Yuriko Backes qui était reçue, en compagnie du Général Steve Thull, par les députés de la commission de la Défense ce mercredi 8 mai. Les contrats pour l’acquisition des véhicules sont voués à être prêts en 2025. Les premiers véhicules devraient être livrés en 2028. Le matériel doit avoir une durée de vie de 30 ans.
Un investissement majeur donc, qui fera l’objet d’un projet de loi, dont Yuriko Backes a affirmé qu’il avait été récemment validé en Conseil de Gouvernement. Précision importante, la loi de financement en question concerne uniquement le matériel, pas les autres dépenses comme les munitions ou les infrastructures nécessaires. « Nous ne souhaitions pas une loi fourre-tout » a affirmé Yuriko Backes.
Les véhicules seront utilisés dans le cadre du bataillon de reconnaissance et de combat belgo-luxembourgeois qui devrait être mis en place entre 2028 et 2032. À terme, la partie luxembourgeoise comptera 350 personnes. Les trois missions prévues sont :
- La collecte de renseignement sur l’ennemi ;
- Le combat (possibilité de passer en mode combat / dissuasion) ;
- La sécurisation des zones.
La Ministre Yuriko Backes a exposé les principaux éléments du projet de budget pour l’année 2024 et les années à venir devant les membres de la Commission de la Défense.
Que va acquérir le Luxembourg ?
Pour 2,6 milliards d’euros, la Défense luxembourgeoise entend se doter de :
- 59 véhicules de combat et d’appui au combat de types Griffon, Jaguar et Serval (Le plus gros poste avec 1,93 milliard d’euros pour les véhicules Griffon et Jaguar) ;
- 55 véhicules d’appui au combat dont des dépanneuses blindées, des véhicules de recouvrement de blindés et des Camions "multi logistic support truck" (MLST) ;
- 72 Véhicules et wagons logistiques dont des camions transporteurs de char et des "wagons polyvalents surbaissés" (WAPS).
Les députés se sont interrogés sur le choix des modèles et des types de véhicules. Les représentants de l’Armée présents à la réunion ont insisté sur l’importance de l’interopérabilité des systèmes qui a largement déterminé le choix des appareils. Ainsi, l’armée belge, partenaire du Luxembourg dans le cadre du bataillon belgo-luxembourgeois, opère des équipements français, ce qui a été déterminant pour le choix.
Les députés ont également voulu savoir si les équipements choisis ne sont pas dépendants d’entreprises qui pourraient finir par ne plus exister, entraînant des problèmes pour la maintenance du matériel, par exemple en cas de faillite. Les représentants de l’Armée ont affirmé que les fournisseurs faisaient partie d’un consortium français géré par l’État, ce qui élimine les risques.
Les députés se sont encore interrogés sur un ensemble d’aspects techniques et logistiques, comme la résistance des véhicules contre les drones ou les mines. Les représentants de la Défense ont affirmé qu’un bataillon n’agirait jamais seul et que ceux-ci bénéficieraient de l’appui nécessaire selon des circonstances et seraient déployés dans les situations appropriées en fonction des forces ennemies en présence.