«Pas de révolution, mais une continuité»

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Publié le 04.12.2023 à 14h59 Mis à jour le 05.12.2023 à 13h51

Le ministre des Affaires étrangères et européennes a présenté les grandes lignes de l’accord de coalition aux députés. Xavier Bettel a plaidé pour une politique étrangère équilibrée. La situation au Proche-Orient et le conflit en Ukraine ont également été abordés lors de la réunion du lundi matin 4 décembre.

Le député Gusty Graas et le ministre Xavier Bettel.
Le Président de la commission parlementaire Gusty Graas et le ministre des Affaires étrangères et européennes Xavier Bettel.

D’emblée le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes, également responsable de la Coopération et du Commerce extérieur, a souligné que l’accord de coalition ne prévoit « pas de révolution, mais une continuité en matière de politique d’affaires et étrangères ».

 

En ce qui concerne les relations bilatérales, Xavier Bettel s’est dit a affirmé vouloir approfondir la coopération et les relations avec les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. Il a précisé l’importance de préserver les liens existants avec certains pays. Interrogé par les députés sur les relations avec la Chine, le ministre des Affaires étrangères a souligné que le gouvernement entend maintenir de bonnes relations bilatérales avec la Chine en cohérence avec les intérêts économiques et les valeurs (dont notamment les droits de l’homme) du Luxembourg.

 

Xavier Bettel a précisé que l’aide publique au développement restera un pilier central de la politique étrangère du Luxembourg. L’objectif de consacrer un pour cent du revenu national brut à l’aide publique au développement (APD), y compris l’aide humanitaire, sera maintenu, a assuré le ministre aux membres de la commission parlementaire. Il a encore ajouté vouloir  à une approche plus sévère envers des pays où l’État de droit n’est pas respecté.

Le volet commerce extérieur de la politique étrangère et européenne

Un membre de l’opposition a notamment demandé au ministre Xavier Bettel ce que le gouvernement entend par « nouvel agenda stratégique ». Mentionné dans l’accord de coalition, celui-ci devrait être le fil conducteur de la politique européenne et étrangère du Grand-Duché. Une députée de l’opposition a cherché à clarifier si le fil conducteur de la politique d’affaires étrangères du nouveau ministre était davantage axé sur le commerce et moins orienté sur les valeurs. Xavier Bettel a expliqué vouloir approfondir et développer les relations économiques et commerciales bilatérales tout en précisant que la diplomatie économique, y compris le commerce extérieur, devra respecter les valeurs du Luxembourg. Il est d’avis que le Luxembourg doit changer la manière dont le pays utilise sa politique de commerce extérieur. Dans ce contexte, il a annoncé une extension stratégique des bureaux de commerce et d’investissement du Luxembourg (Luxembourg Trade and Investment Office, LTIO). Le réseau diplomatique doit également être basé sur des choix stratégiques avec des intérêts économiques pour le pays. Xavier Bettel a proposé d’organiser une réunion avec la direction du commerce extérieur au début de l’année prochaine en commission parlementaire.

 

Par ailleurs, une autre députée de l’opposition s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles la politique étrangère féministe n’est pas mentionnée dans le nouvel accord de coalition. Ceci était le cas pour l’accord de coalition de 2018-2023. Xavier Bettel a précisé que l’accord de coalition mentionne clairement que le gouvernement continuera à œuvrer au niveau international pour l’égalité de tous les êtres humains. En outre, il a précisé sa volonté de vouloir mener une politique d’affaires étrangères inclusive basée sur le principe d’une politique des « 3R » : représentativité, ressources et réglementation.

Le Luxembourg en tant que capitale européenne et la mise en œuvre des 17 ODD

Dans le cadre des discussions, plusieurs députés et députés européens ont souligné l’importance que le Luxembourg se positionne en tant que capitale européenne. Ils ont notamment abordé la problématique du recrutement de fonctionnaires européens. Un député a encore souligné la nécessité de rendre le pays plus attractif en essayant d’inciter l’implantation d’ambassades digitales (« e-embassy ») ou encore d’institutions internationales.

 

Finalement, lors de la présentation de l’accord de coalition, Xavier Bettel a mentionné que le gouvernement apportera une attention particulière à la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans ce contexte, une députée de l’opposition a voulu savoir si le gouvernement actuel entend impliquer d’autres ministères dans ses démarches pour atteindre les 17 objectifs mondiaux. Le ministre s’est dit vouloir continuer dans la même approche que le gouvernement précédent. Il vise à impliquer les différents ministères dont notamment le ministère de l’Environnement dans l’implémentation des objectifs de développement durable.

 

L’actualité internationale : la situation au Proche-Orient et en Ukraine

Les députés ont encore profité de l’occasion pour interroger le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes sur la position du Luxembourg face au conflit au Proche-Orient. Xavier Bettel a réitéré à plusieurs reprises que le droit international et le droit international humanitaire doivent impérativement primer et être respectés. Il reste d’avis qu’une solution à deux États est la seule option possible pour une paix durable. Il s’est dit également très préoccupé par la situation humanitaire et a rappelé que le Luxembourg a apporté des contributions supplémentaires à l’aide humanitaire d’urgence dans la bande de Gaza. Suite à une question d’un député, le ministre a précisé que l’agence onusienne (l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)) gère l’aide humanitaire. Pour éviter un détournement de fonds au profit de groupes terroristes, la Commission européenne est également impliquée dans l’examen de fonds, a encore assuré le ministre Xavier Bettel. 

 

En ce qui concerne le conflit en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères et européennes s’est dit préoccupé d’une « fatigue internationale » alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième hiver et que l’actualité médiatique se concentre davantage sur le conflit au Proche-Orient. Interrogé par les députés sur les rumeurs de divergences au sein de la classe politique ukrainienne, le ministre a répondu que l’Ukraine s’apprête à tenir des élections présidentielles en 2024.