Une stratégie hydrogène présentée aux députés
L’hydrogène est un des éléments permettant de répondre aux défis du changement climatique et de la sortie des énergies fossiles : ce sont les mots du Ministre de l’Energie Claude Turmes qui, le 29 septembre 2021, a présenté à la commission parlementaire compétente en la matière sept mesures stratégiques élaborées par le gouvernement.
Le contexte tel que décrit par le ministre est le suivant : la production d’hydrogène nécessite beaucoup d’énergie. Le rendement énergétique d’une voiture alimentée par de l’électricité renouvelable est de 73 %, celui d’une voiture hydrogène de 22 %. Le facteur pesant le plus dans la décarbonisation est l’efficacité énergétique, puis l’électrification renouvelable directe et en dernier lieu l’hydrogène renouvelable.
Parmi les mesures stratégiques élaborées par le gouvernement retenons
- le choix de miser sur l’hydrogène renouvelable,
- la priorité donnée à la coopération avec les pays membres de l’UE – l’hydrogène à destination du Luxembourg provenant probablement en grande partie des ports de Rotterdam et Anvers – et les pays tiers,
- l’identification des opportunités dans le domaine de la recherche et de l’innovation : des recherches sont menées au LIST et concernent, dans le domaine privé, les valves à très haute pression
- des projets phares à étudier et à réaliser comme p.ex. une première station-service hydrogène ou la reconversion de gazoducs dans la grande région
- la priorisation des actions avec l’utilisation d’hydrogène renouvelable dans l’industrie ou les transports
Le Ministre de l’Energie Claude Turmes pense que, dans le domaine des transports, ce sont surtout les navires ou les grands avions qui se prêtent à l’alimentation par hydrogène. A l’avenir, les camions seraient plutôt électriques : le coût serait plus favorable et les routiers seraient de toute façon obligés de faire régulièrement des pauses.
Dans l’industrie, ce sont surtout les entreprises qui utilisent actuellement de l’hydrogène produit à base d’énergie fossile qui devraient avoir recours à l’hydrogène renouvelable. Actuellement, trois entreprises, dont Guardian et Ceratizit, utilisent l’hydrogène fossile.
Lors de l’échange de vues, un député de l’opposition a voulu savoir pourquoi le Luxembourg ne miserait que sur l’hydrogène renouvelable. Ce serait une stratégie différente de celle concernant les voitures électrique où l’électricité n’est pas toujours renouvelable.
Le ministre a répondu que l’hydrogène fossile ferait exploser les émissions de gaz à effet de serre et ne serait donc pas une option. Il a encore précisé qu’à l’avenir, le Luxembourg serait toujours un importateur d’hydrogène. Un électrolyseur pour produire l’hydrogène serait coûteux et ne serait rentable qu’à très grande échelle.
Un député d’opposition, soutenant la stratégie du gouvernement , a voulu savoir quand l’hydrogène serait économiquement rentable, tandis qu’un autre député était d’avis que cette question ne devrait pas se poser. L’action contre le changement climatique s’imposerait de toute façon.