« L'heure est à la diplomatie parlementaire »

Article
Publié le 20.01.2025 à 15h56 Mis à jour le 20.01.2025 à 16h15

Pour la première fois, une délégation du Kenya menée par le Président du Sénat Amason Kingi a été reçue à la Chambre des Députés, ce lundi 20 janvier 2025. 

La délégation du Kenya entourée des députés luxembourgeois.

« Il est temps que les parlementaires occupent leur place légitime dans la diplomatie. » C'est ce qu'a souligné le Président du Sénat du Kenya face à son homologue luxembourgeois Claude Wiseler et aux membres du Bureau et de la Commission des Affaires étrangères et européennes. Amason Kingi a rappelé que la diplomatie était traditionnellement réservée à l’exécutif, mais au vu de la situation internationale actuelle, il estime que les « parlementaires doivent sortir des Parlements et entrer dans l’arène internationale ». Il a souligné que puisque les Parlements sont les représentants du peuple, lorsque le « Parlement parle, c'est le peuple qui s'exprime ». 

Des propos qui ont trouvé un écho favorable auprès du Président de la Chambre des Députés, Claude Wiseler. Celui-ci a insisté sur l'importance de la diplomatie parlementaire, qui offre également une opportunité de dialogue avec les membres de l'opposition, apportant ainsi une dimension complémentaire à la diplomatie traditionnelle. 

Un focus sur le changement climatique

 Les crises climatiques et leurs répercussions étaient notamment un sujet abordé au cours de l'échange de vues. Le Kenya, en première ligne face aux impacts du changement climatique, subit de plein fouet ses effets sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les parlementaires kenyans se sont dits vivement intéressés par la création d’un groupe de travail conjoint avec le Parlement luxembourgeois, visant à renforcer les relations bilatérales et à partager des solutions face aux défis climatiques. Une initiative soutenue par Claude Wiseler, qui a mis en avant que ce serait pertinent d'intégrer les membres de la Commission de l'Environnement dans ce groupe de travail et d’examiner comment cette idée pourrait se concrétiser. Dans ce cadre, le Président du Sénat kenyan a rappelé le rôle clé joué par son pays lors  de la dernière conférence sur le changement climatique à Bakou. 

Défense du multilatéralisme et rôle régional du Kenya 

Dans le prolongement de ces échanges, Claude Wiseler, a souligné « l'urgence de défendre le multilatéralisme », particulièrement dans un contexte mondial marqué par de multiples crises.  Il a également manifesté un intérêt pour le rôle du Kenya au sein des organisations multilatérales où le Luxembourg n’est pas représenté. Les parlementaires kenyans ont mis en avant la place centrale de leur pays sur le continent africain, en soulignant son exemplarité en matière de stabilité politique et son rôle essentiel dans les efforts de stabilisation régionale.

 

Une question soulevée par un député luxembourgeois portait sur les initiatives législatives du Kenya visant à prévenir les féminicides et les violences basées sur le genre dans le pays. Une parlementaire kényane a confirmé que cette problématique constituait une priorité pour le Sénat. Le pays est en train de réviser certaines dispositions afin de sanctionner plus sévèrement les auteurs de ces crimes, de mieux soutenir les victimes et de promouvoir l'égalité des genres à travers des réformes législatives.

 

Les parlementaires kenyans ont voulu savoir si le Parlement luxembourgeois disposait d'un code de conduite spécifique contre le harcèlement sexuel. Les députés luxembourgeois ont répondu en mettant en avant l'existence d'un code de conduite général et d'un code déontologique, tout en précisant qu'ils ne disposaient pas, pour le moment, d'un code spécifiquement dédié à la lutte contre le harcèlement sexuel.