Le Luxembourg finance des énergies renouvelables au Danemark
D’ici 2030, l’énergie renouvelable doit présenter un quart de la consommation du Luxembourg. Dans le but de respecter cet objectif, le Grand-Duché a recours à des « transferts statistiques » avec d’autres pays européens. Les députés se sont penchés ce mercredi sur un projet de loi qui doit valider une nouvelle coopération financière avec le Danemark.
Le Luxembourg devrait pouvoir verser entre 33 et 66 millions d’euros au Danemark d’ici 2025. Cette somme sera investie pour financer des projets dans le domaine des énergies renouvelables et, plus particulièrement, dans la construction d’îles énergétiques autour des côtes danoises. C’est ce que prévoit un traité entre les deux États, signé le 3 octobre dernier. Le projet de loi 8118 que les membres de la Commission de l’Environnement, du Climat et de l’Énergie ont analysé et pour lequel ils ont désigné le député François Benoy (déi gréng) rapporteur ce mercredi vise à approuver cet accord.
La coopération avec d’autres pays européens pour mettre en place des « transferts statistiques » d’énergies renouvelables n’est pas inédite : le Grand-Duché était le premier pays européen à mettre en place ce genre de mécanisme avec l’Estonie et la Lituanie en 2016 et 2017. Cet engagement ne se traduit pas par une fourniture réelle d’énergie. L’objectif des 25% d’énergie renouvelable est ambitieux pour un petit pays comme le Luxembourg, ont expliqué les représentants du Ministère de l’Environnement en commission parlementaire. D’où l’idée de coopérer avec d’autres pays européens comme le Danemark dont les capacités de production dépassent leurs objectifs énergétiques fixés. Au cours des discussions en commission parlementaire, les députés se sont intéressés à la contrepartie de cet engagement financier de l’État.. Le Grand-Duché n’est pas non plus investisseur direct des îles énergétiques, mais les finance par le biais de l’État danois. À l’avenir, d’autres types de financements directs de projets concrets pourraient voir le jour dans le cadre du renewable energies financing mechanism (REFM) de l’Union européenne pour lequel le Luxembourg a manifesté son intérêt.
Le recours à des coopérations européennes est un des trois moyens pour atteindre les objectifs fixés par le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC)et représente environ un cinquième de l’effort réalisé par le Luxembourg dans le domaine des énergies renouvelables, selon le Ministère. Les deux autres moyens concernent le développement d’énergies renouvelables sur le territoire luxembourgeois (l’énergie solaire, éolienne, la biomasse et le biogaz) ainsi que le secteur de transport (développement de biocarburants et de l’électromobilité). Le recours à la coopération, est-il un moyen simple pour échapper aux investissements au Luxembourg ? Plusieurs députés ont posé cette question et ont souligné à quel point il était important de réaliser des projets sur le territoire national pour favoriser la transition énergétique au Luxembourg.