L’Ukraine, Taiwan et les sièges européens

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Publié le 08.03.2022 à 01h00 Mis à jour le 23.09.2022 à 11h50

Programme chargé pour la réunion de la Commission des Affaires étrangères et européennes réunie par visioconférence ce mardi 8 mars. Les députés de la Chambre, qui ont été rejoints pour cette commission par des députés luxembourgeois du Parlement européen, avaient de nombreuses questions à poser au Ministre des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn à propos de trois sujets d’actualité.

Le Ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn lors de son intervention en séance plénière (2022-02-08)

Sur l’Ukraine

Le Ministre a affirmé que le concept de la mise en place d’une « no-fly zone » n’était pas à l’ordre du jour, mais qu’il n’excluait pas de nouvelles sanctions contre la Russie. Il a parlé d’une « misère incroyable » sur le terrain, et d’une « dynamique négative » dans la région. Il a également affirmé que les sanctions commençaient à prendre effet, mais a constaté que le paysage médiatique russe était entièrement verrouillé et qu’il n’y avait pas moyen d’atteindre l’opinion publique russe.

 

Sur Taïwan   

La situation politique autour de Taïwan était également à l’ordre du jour de cette commission. Elle a notamment été thématisée à la lumière des événements récents en Ukraine. Jean Asselborn a commencé par dresser un état des lieux. Il a parlé d’une « situation tendue », mais a souligné qu’il ne semblait pas y avoir de crainte d’un conflit imminent, ni au sein de l’UE, ni au sein de l’OTAN.  

 

Un député de l’opposition a souhaité que la situation soit abordée en séance plénière.  Il s’agit selon lui de donner un signal de la solidarité avec Taïwan, ou règnerait une « terrible nervosité » à cause de l’action russe en Ukraine, tout en évitant une terminologie anti Chine.

 

Sur les sièges européens du Kirchberg

Les députés ont procédé à un long échange avec le Ministre sur la situation en ce qui concerne l’implantation de différentes institutions européennes au Kirchberg. La toile de fond de cette discussion est la rémunération des travailleurs concernés, qui se base sur la rémunération bruxelloise, malgré le coût de la vie plus élevé au Luxembourg. Cela entraînerait, selon certains députés, des difficultés à recruter au Luxembourg, notamment au niveau des preneurs de décision. La conséquence serait une « érosion » de cette base institutionnelle au Luxembourg, au profit des autres centres européens.

 

Jean Asselborn a affirmé que, pour lui, la présence des institutions au Kirchberg n’était pas en danger. Il a cependant reconnu un contexte européen « défavorable » au Luxembourg quant à une éventuelle remise en question des politiques de rémunération.

 

Une députée de l’opposition a exprimé le souhait de faire mettre toute cette problématique à l’ordre du jour d’une séance plénière de la Chambre afin d’informer les citoyens sur la situation et les enjeux. Le Ministre n’y a pas vu d’objection. Le Président de la Commission s’est engagé à mener une discussion avec les députés pour définir les modalités d’un tel débat.