Atténuer la flambée des prix énergétiques
Les différentes mesures annoncées par le gouvernement pour atténuer l’impact de la flambée des prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises trouvent l’appui de la plupart des députés.
Certains auraient aimé voir d’autres mesures exceptionnelles. C’est ce qui ressort d’un échange de vue ce mardi 1er mars entre les membres de plusieurs commissions parlementaires (Finances et Budget, Famille, Economie, Énergie) et les Ministres de la Famille (Corinne Cahen), de l’Économie (Franz Fayot) et de l’Énergie (Claude Turmes). La réunion était organisée suite à une demande du groupe politique CSV ainsi que du gouvernement.
Quel coût pour quelle mesure ?
Un coût de 75 millions d’euros est prévu pour les mesures à court terme. À la demande des députés, les ministres ont détaillé les coûts des quatre différentes mesures :
- 12 millions d’euros pour stabiliser les prix de l’électricité par une augmentation de la part que contribue l’État (mécanisme de compensation)
- 45 millions d’euros pour une prise en charge temporaire par l’État des frais de réseau du gaz
- Le reste pour financer une prime unique (de minimum 200€ et maximum 400€ en fonction de la composition du ménage) à destination des ménages à faible revenu.
Les députés ont salué le fait que cette prime unique pourra aussi être demandée par des ménages qui ne sont pas éligibles pour l'allocation de vie chère (AVC), mais dont le revenu est jusqu'à 25% supérieur au revenu éligible pour l'AVC. Aujourd’hui, quelque 22'000 ménages reçoivent l’AVC. Il n’est pas exclu que leur nombre augmente davantage, a estimé la Ministre Corinne Cahen en réponse à la question d’un député. Ce dernier a supposé que bon nombre de citoyens pourrait remarquer dans ce contexte qu’ils sont éligibles de recevoir ces aides.
Plusieurs députés se sont renseignés sur les démarches à faire : si les bénéficiaires de l’AVC reçoivent automatiquement la prime, ce sont bien les citoyens qui doivent faire leur demande, entre autres via myGuichet ou les offices sociaux.
L’indépendance énergétique et une décarbonisation de l’industrie
Pour ce qui est des entreprises, le gouvernement entend intensifier les aides pour encourager la transition énergétique. De plus, Franz Fayot a expliqué que le gouvernement a adressé une demande à la Commission européenne pour rendre une aide spécifique possible afin d’aider les entreprises à neutraliser les prix de l’énergie. Certains députés ont également suggéré des mesures fiscales à destination des entreprises ou des adaptations de la TVA, jugée pourtant impossible par le gouvernement.
Les députés se sont renseignés sur les entreprises au Luxembourg qui auraient dû arrêter ou modifier leur mode de production en raison de la hausse des prix énergétiques. Dans ce contexte, la discussion a également porté sur les conséquences à moyen et long terme. Le Ministre de l’Économie a affirmé que la crise actuelle présentait une opportunité pour encourager la décarbonisation de l’industrie.
Dans la même logique, le Ministre de l’Énergie Claude Turmes a constaté que c’était le moment de se donner les moyens de développer l’indépendance énergétique afin de s’adapter à une nouvelle réalité géopolitique tout en expliquant que « cela coûtera cher ».
Les députés se sont également renseignés sur les questions d’approvisionnement et de l’impact de la guerre en Ukraine sur la sécurité énergétique.
Manipuler l’indexation « n’est pas à l’ordre du jour »
Malgré la hausse des prix généralisée, une manipulation du mécanisme de l’indexation « n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé le Ministre de l’Economie Franz Fayot en réponse à la question d’un député. Une première tranche indiciaire est prévue au printemps, une deuxième pourrait arriver plus tard dans l’année, a estimé le Ministre. Ce dernier s’attend pourtant à ce que les mesures décidées devraient ralentir la hausse des prix.
Un débat sur le pouvoir d’achat
Pour rappel, les députés avaient discuté de différentes pistes pour soulager les ménages lors d’un débat en séance plénière le 9 février dernier sur le pouvoir d’achat.