Bilan mitigé pour la réforme de la Police de 2018, selon l’IGP

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Publié le 19.06.2024 à 16h40 Mis à jour le 21.06.2024 à 08h48

Des membres de l’Inspection générale de la police ont présenté leur audit de la réforme de la Police de 2018 aux députés. Ils évoquent des faiblesses malgré certains aspects positifs.

« La prévention et la visibilité ont pâti » après la réforme de la Police de 2018, qui a notamment réduit le nombre de commissariats sur le territoire de 64 à 34. C’est un des constats principaux qui ressort de l’audit de l’Inspection générale de la police présenté ce mercredi 19 juin en commission parlementaire en présence du Ministre de l’Intérieur Léon Gloden.

 

Les interventions d’urgence restent cependant de bonne qualité, tout comme l’accueil en commissariat avec l’addition de personnel civil, malgré des faiblesses en ce qui concerne les fonctions que ces employés peuvent assumer pour alléger le travail des agents de Police. 

 

Les membre de l’IGP ont globalement nuancé leur propos en affirmant que leur audit était basé sur des entretiens avec des « responsables de la Police » et des « responsables locaux », et non sur des données statistiques. 

 

« Il faut plus de personnel »

 

La recommandation principale formulée par l’IGP est de donner plus de personnel aux commissariats afin de pouvoir assurer aussi bien la prévention que les interventions, tout en affirmant comprendre que cela ne pourrait pas se faire du jour au lendemain. L’IGP recommande également une amélioration de l’échange d’informations entre élus locaux et représentants de la Police, notamment au niveau des comités de prévention communaux.

 

Les députés ont voulu savoir dans ce contexte si le recrutement de personnel supplémentaire était la solution à tous les problèmes évoqués dans l’audit ou si certains problèmes étaient de nature administrative. Les représentants de l’IGP ont affirmé qu’une augmentation du personnel était importante, mais qu’elle devait s’accompagner d’une stratégie sur la façon dont ces renforts seront employés, de manière à trouver un équilibre entre intervention et travail de proximité. 

 

Les députés ont voulu savoir si le Ministre de l’Intérieur avait l’intention de moderniser les infrastructures dont se sert la Police. Léon Gloden a affirmé que cela était le cas et que des concepts étaient en cours d’élaboration pour créer des casernes communes entre la Police et le CGDIS, notamment pour faire des économies d’échelle. 

 

Une députée de l’opposition a voulu savoir pourquoi l’audit de l’IGP se basait sur des témoignages plutôt que sur des chiffres. Les représentants de l’IGP ont affirmé que des demandes avaient bien été introduites auprès de la Police afin d’obtenir des chiffres aussi bien antérieurs que postérieurs à la réforme de 2018, mais que seuls les chiffres ultérieurs à la réforme étaient exploitables, ce qui n’a pas permis de faire une comparaison qui faisait sens.

 

Le rapport complet de l’Inspection générale de la police sera transmis aux députés. 

Retrouvez la présentation utilisée en commission parlementaire