« Je crois en la résistance ukrainienne »
Le Président de la Chambre des Députés Claude Wiseler a reçu à la Chambre des Députés le Premier ministre de l’Ukraine Denys Shmyhal.
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« Un cessez-le-feu ne sera que l’occasion pour la Russie de se réarmer pour poursuivre sa guerre contre l’Ukraine. Il faut l’obliger à arrêter la guerre ». C’est ce qu’a affirmé le Premier ministre de l’Ukraine Denys Shmyhal lors d’une entrevue à la Chambre ce mardi 19 mars.
Il était reçu par Claude Wiseler, Président de la Chambre des Députés, qui était lui-même épaulé à cette occasion par Mars di Bartoloméo, Vice-Président de la Chambres des Députés et Gusty Graas, Président de la Commission des Affaires étrangères et européennes.
« Notre soutien à votre résistance a été et sera sans faille. Que pouvons-nous faire désormais pour vous soutenir ? » C’est en essence la question qu’a posée le Président de la Chambre des Députés à Denys Shmyhal lors de l’entrevue.
Pour les ukrainiens, il faut s’opposer à la Russie symboliquement, militairement et sur le plan économique
Le Premier ministre de l’Ukraine, tout en affirmant que le Luxembourg avait fait jusqu’à présent tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir la cause ukrainienne, que ce soit au niveau de la livraison de matériel ou par des actes comme la reconnaissance de l’Holodomor par la Chambre des Députés, a évoqué ce qui lui semblait nécessaire pour l’avenir.
Les besoins évoqués sont de nature différente : lutter contre les symboles de l’invasion russe, soutenir les propositions diplomatiques du Président ukrainien Zelensky, un soutien pour l’obtention de pièces d’artillerie et de matériel afin de pouvoir attaquer les lignes d’approvisionnement russes ainsi que pour l’utilisation des avoirs gelés de la Russie afin de rendre possible la reconstruction de l’Ukraine. Le soutien à l’adhésion européenne de l’Ukraine après la guerre a également été évoqué.
Interview : 2 questions à Claude Wiseler
Le Président de la Chambre des Députés a accepté de répondre à nos questions.
ChamberTV : Quel était le message que souhaitait faire passer Denys Shmyhal ?
Claude Wiseler : Le message était très clair. Que nous poursuivions notre soutien de ces derniers mois et années. Je crois que les Ukrainiens nous ont clairement dit qu’ils apprécient que le Luxembourg les soutienne depuis tout ce temps sur des plans très différents, que ce soit militairement, financièrement ou en termes d’humanitaire. Et bien sûr cette guerre dure maintenant depuis plus longtemps qu’on ne le pensait et continue. Il est important que nous, que ce soit le Gouvernement ou le Parlement, continuions à apporter ce soutien lors des prochains mois.
Nous leur avons dit que nous allions nous engager pour cela en tant que Parlement. Il y a toute une série de motions qui ont déjà été adoptées, la dernière il y a quelques jours, dans lesquelles notre solidarité est exprimée de façon claire et nette et cela est très important pour eux.
ChamberTV : Vous avez affirmé que vous doutiez de la résistance de l’Ukraine au début. Avez-vous changé d’avis ?
Claude Wiseler : Je suis convaincu du contraire. Effectivement lors des premiers jours de la guerre j’ai douté du fait que l’Ukraine puisse résister longtemps. Mais ils ont prouvé le contraire avec un extrême courage et beaucoup d’héroïsme, soutenus bien sûr avec des armes et de l’aide qu’ils ont obtenu. Mais ce sont leurs gens qu’ils ont envoyé combattre. Et ils ont résisté à la Russie.
Je trouve cela très admirable. Ils s’engagent évidemment pour l’Ukraine, mais au-delà de cela aussi pour nos valeurs et la manière dont nous vivons, d’une part, et d’autre part nous savons que si monsieur Poutine gagne cette guerre cela ne sera pas la fin. Cela risque de continuer et c’est pour cela qu’il est important que dans les prochaines semaines, les prochains mois et les prochaines années, s’il le faut, nous continuions à les soutenir.