Vers un enseignement musical en partie gratuit

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Publié le 11.07.2022 à 16h07 Mis à jour le 11.07.2022 à 16h11

A partir de la rentrée 2022-2023, environ deux tiers des élèves des différentes écoles de musique à travers le pays devraient bénéficier de cours gratuits. C’est un des points prévus par la réforme de l’enseignement musical. Le projet de loi 7870 dont l’examen a débuté le 13 octobre en commission de l’Education vise à harmoniser l’enseignement musical dans les écoles communales, régionales et dans les conservatoires. Dans la pratique, la plupart de ces écoles travaillent avec un prestataire : l’UGDA ; ce principe serait reconduit. L’enseignement musical englobe non seulement l’éveil musical et les cours instrumentaux, mais également les cours de théâtre, de danse, les chorales ou les cours de diction dispensés par les communes.

  

Le projet de loi règle en détail le mode de financement et définit les cours concernés par la gratuité, on peut très globalement constater que les cours gratuits correspondent aux sept premières années de cours comme l’éveil musical et le solfège. L’objectif est de développer et de cultiver chez les enfants la connaissance et le goût de la musique, indépendamment du revenu de leurs parents, a affirmé le Commissaire à l’enseignement musical (Ministère de l’Education nationale). Au cours de l’année scolaire passée, environ 18'500 élèves étaient inscrits dans les écoles de musique. Parmi eux, 11'000 auraient pu profiter de la gratuité si les règles prévues avaient déjà été en place.

Pas plus de 100 euros par année scolaire

Pour les cours non-couverts par la gratuité, le projet de loi fixe le principe que les parents ne paient jamais plus de 100 euros par année scolaire alors que des factures allant jusqu’à 500 ou 600 euros ne sont pas rares aujourd’hui, selon le représentant du Ministère. Il est également prévu que les parents dont le revenu ne dépasse pas le seuil de trois fois le salaire social minimum peuvent se faire rembourser ces frais d’inscription pour les cours qui restent payants.

 

Dans ce contexte, un projet pilote intégrant l’enseignement musical dans 102 classes du cycle 1 de l’école fondamentale a été discuté en commission. Un autre défi reste le rapprochement des écoles de musique et des structures d’accueil comme les maisons relais, ont constaté certains députés au cours de l’échange sur le projet de loi.

Les carrières des enseignants revalorisées

Outre le principe de la gratuité et les aides prévues pour les élèves, la réforme revoit le mode de financement de l’enseignement musical entre l’État et les communes. La participation financière étatique à l’enseignement communal est ainsi calculée sur base d’un « taux par minute ». La démarche devrait assurer des ressources plus prévisibles aux communes, ont expliqué les responsables du Ministère de l’Education nationale aux députés. Les subsides pour les infrastructures, comme la construction d’écoles de musiques, ont été revues à la hausse et plafonnées à 25% du coût totale de construction ; une hausse insuffisante pour certains députés.

 

La réforme vise également à revaloriser les carrières des enseignants de musique au 1er janvier 2023. La carrière A2 de l’État (diplôme du bachelor) devient ainsi la règle. Une spécificité est prévue pour un tiers des enseignants des conservatoires qui assurent les cours à un niveau plus élevé et qui devront correspondre à une carrière A1 et donc être diplômés d’un master.

 

Le financement étatique de l’enseignement musical communal a été au cœur d’un rapport spécial de la Cour des comptes datant de 2019. La réforme proposée est en partie une réponse aux discussions déclenchées par ce rapport.