La pratique de l’euthanasie en augmentation

Article
Publié le 14.03.2023 à 14h48 Mis à jour le 14.03.2023 à 15h52

En 2021, 24 personnes ont eu recours à l’euthanasie et à l’assistance au suicide, en 2022, elles étaient 34. Le rapport 2021-2022 sur l’euthanasie et l’assistance au suicide reprenant ces chiffres a été déposé à la Chambre des Députés ce mardi 14 mars 2023 par la Commission Nationale de Contrôle et d’Évaluation compétente en la matière. Depuis 2009, l’année d’entrée en vigueur de la loi relative à l’euthanasie et à l’assistance au suicide, la Commission Nationale de Contrôle et d’Evaluation de l’application de loi a compté 170 déclarations d’euthanasie.

de g. à d. Jean- Claude Wiwinius Président de la CNCE, Fernand Etgen Président de la Chambre des Députés, Mars Di Bartolomeo Président de la Commission de la Santé et Godelieve Van den Boosche Vice-Présidente de la CNCE

En 2021 et 2022, 58 personnes ont eu recours à l’euthanasie et à l’assistance au suicide. C’est ce qui ressort du nouveau rapport de la Commission Nationale de Contrôle et d’Evaluation de l’application de loi du 16 mars 2009. Ce mardi 14 mars 2023, le Président Jean-Claude Wiwinius et la Vice-Présidente Godelieve Van den Boosche ont remis le 7e rapport au Président de la Chambre des Députés Fernand Etgen ainsi qu’au Président de la Commission de la Santé Mars Di Bartolomeo. Treize ans après l’entrée en vigueur de la loi relative à l’euthanasie et à l’assistance au suicide, la Commission constate une certaine acceptation de la loi de la part de la population luxembourgeoise. Le fait que les déclarations d’euthanasie sont en augmentation confirme cette observation, a expliqué le Président de la Commission Jean-Claude Wiwinius. Une étude réalisée en 2019 avait déjà démontré que la majorité des résidents luxembourgeois étaient favorables à l’euthanasie et à l’assistance au suicide. Néanmoins, il existerait toujours un manque d’information quant à la législation existante auprès de la population et des médecins, a souligné Jean-Claude Wiwinius. D’où la suggestion d’une meilleure sensibilisation. La Commission avance l’idée d’une formation adéquate des médecins qui ne savent pas comment appliquer la loi de 2009. Dans son rapport, la Commission réitéré sa revendication formulée dans le rapport précédent, à savoir l’instauration d’une consultation médico-éthique, prestée par des médecins formés à cet effet. Ceci permettrait aux patients (ou à leurs proches) de se renseigner sur les différentes possibilités pour concrétiser une euthanasie ou une assistance au suicide. 

 

Quelques chiffres

La Commission a reçu 24 déclarations d’euthanasie en 2021 et 34 en 2022. Ce qui représente une augmentation de 17 déclarations par rapport aux chiffres publiés dans le rapport 2019-2020. L’âge des patients se situe majoritairement entre 60 et 79 ans pour l’année 2021 et au-dessus de 80 ans pour l’année 2022. Parmi les différentes maladies, le cancer et les maladies neurodégénératives sont les raisons les plus courantes pour lesquelles les patients décident d’avoir recours à l’euthanasie ou à l’assistance au suicide. Les euthanasies pratiquées dans les établissements hospitaliers étaient au nombre de 11 en 2021 et de 13 en 2022. L’année dernière, la majorité des décès liés à l’euthanasie ont eu lieu à domicile, cela a été le cas pour 15 personnes. 

 

Le rapport sera analysé en détail par la Commission de la Santé.