Rapport 2022 de l’OKaJu : « Une enfance mise en suspens »
La situation et l’accueil au Luxembourg des enfants issus de l’exil a été au centre des réflexions de l’Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher (OKaJu) dans son rapport annuel 2022.
On gère l’inactivité des gens plutôt que de les aider à accéder au marché du travail. Il faut sortir de cette logique de l’assistanat.
« La guerre a succédé à la pandémie. Cela a tout changé pour les enfants et les jeunes » a déclaré d’emblée Charel Schmit, Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher, qui présentait son rapport annuel aux députés ce mardi 15 novembre. L’accent a été mis dans ce rapport sur la situation des personnes en exil, aussi bien ceux ayant fui la guerre en Ukraine que ceux qui avaient déjà un statut de réfugié au Luxembourg en raison d’autres situations internationales.
Les conditions d’hébergement, les soins de santé, l’alimentation ou encore les personnels encadrants ont été observés par les auteurs du rapport. Charel Schmit constate des points positifs et des efforts réalisés par les organisations concernées et l’État mais aussi des difficultés, notamment sur certaines conditions d’hébergement, avec des structures qui lui semblent inadaptées, ou encore sur le manque d’accès des réfugiés à des soins psychothérapeutiques.
Une approche « droits de l'enfant by design »
L’OKaJu formule un certain nombre de conclusions et de recommandations dans son rapport. Il faudrait ainsi adopter une approche « droits de l'enfant by design », par exemple lorsqu’on décide de créer une structure d’hébergement, afin de prendre en compte les besoins des plus jeunes en amont dans le processus de réflexion politique.
Pour Charel Schmit, il faut également revoir la façon dont on considère le rapport entre la situation des réfugiés et le monde du travail. À ce sujet, il a affirmé qu’« on gère l’inactivité des gens plutôt que de les aider à accéder au marché du travail. Il faut sortir de cette logique de l’assistanat » afin de rendre les personnes moins dépendantes.
Les députés ont adressé de nombreuses questions à l’OKaJu. Ils ont notamment voulu savoir dans quelle direction devait aller la politique en matière de création de possibilités d’hébergement. Dans ce contexte, Charel Schmit a affirmé qu’il fallait privilégier une approche basée sur de petits pavillons plutôt que de grandes structures communes.
Les députés ont également voulu connaître la position de l’OKaJu par rapport au projet de loi 8069 relatif à l’intégration et à l'accompagnement scolaires des élèves nouvellement arrivés. Charel Schmit a affirmé qu’un avis de l’OKaJu serait soumis à la Chambre et a ajouté qu’il était surtout important de se donner comme principe de regarder les enfants concernés en tant que futurs élèves, en évitant de se concentrer excessivement sur leur statut juridique.